Béziers : Ménard tente d'expulser lui-même des réfugiés
Vendredi, Robert Ménard, maire de Béziers soutenu par le FN, est venu accompagner de policiers dans des logements occupés par des réfugiés syriens pour leur expliquer qu'ils n'étaient «pas les bienvenus».

Après avoir détourné une photo de l'AFP pour faire craindre à ses administrés un afflux massif de migrants, Robert Ménard a voulu rendre justice lui-même vendredi à Béziers. Le maire soutenu par le Front national s'est rendu dans des logements du quartier de la Devèze occupés par des réfugiés syriens. Accompagné de policiers armés et munis de gilets pare-balles, l'ancien patron de Reporters sans frontières est allé expliquer à ces familles qu'elles n'étaient «pas les bienvenues» dans sa ville.
Dans une vidéo diffusée sur le compte YouTube de la municipalité, Ménard débarque avec un traducteur et des adjoints dans les appartements. Il accuse les réfugiés d'occuper illégalement ces logements. «Vous volez l'électricité et l'eau», leur lance-t-il. Il leur demande de quitter sa ville. Selon La Marseillaise, l'un des occupants des lieux a même été attrapé par la manche pour être viré manu militari.
D'après le quotidien, l'arrivée de membres d'association et de l'élu communiste Aimé Couquet a empêché cette expulsion sauvage. «Il faut un jugement pour expulser, rappelle-t-il. En outre l'appartement en question appartient à l'office HLM qui dépend de l'agglomération et non de la mairie de Béziers.» Or selon l'élu, aucun arrêté n'avait été pris en préfecture pour une expulsion.
Alors que la France s'est engagée à accueillir 24 000 migrants en deux ans, et quelques jours après le détournement d'une photo de réfugiés dans le journal municipal de la ville, Robert Ménard fait donc partie des maires qui refusent cet effort demandé par l'Elysée et par l'Union européenne. L'ancien journaliste avait déjà prévenu qu'il ne scolariserait pas les enfants des réfugiés. En voulant expulser lui-même ces derniers, il a fait un pas que personne n'avait osé faire jusqu'ici.
CARTE INTERACTIVE. Ces maires qui refusent, hésitent ou posent leurs conditions
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