Guy Bedos voit-il "la France de Mitterrand" en Arnaud Montebourg? Ici l'humoriste, le 14 octobre 2013 à Paris.

Guy Bedos sur le plateau du "Grand Journal" sur Canal+, le 14 octobre 2013 à Paris.

afp.com/Kenzo Tribouillard

Séisme en vue dans le monde de l'humour? Dans son dernier livre à paraître ce lundi Je me souviendrai de tout (éd. Fayard), Guy Bedos est tel qu'on le connaît: franc et direct. Deux ans après la publication de son dernier ouvrage, l'humoriste reprend la plume pour évoquer sa nouvelle vie à la retraite, ses amis disparus, de Coluche à Simone Signoret en passant par Jacques Prévert, et ses plus beaux souvenirs de scène. Il donne également son avis sur l'actualité récente et règle quelques comptes notamment avec François Hollande qu'il avait pourtant soutenu durant l'élection présidentielle de 2012. Que retenir de ce dernier livre? Voici dix anecdotes sur son auteur que vous ignoriez peut-être.

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Il pense très souvent à la mort

Guy Bedos se définit lui-même comme un "suicidaire qui s'attarde". Dès le début de son ouvrage, il révèle qu'il avait 12 ans la première fois qu'il a pensé à se tuer. "Depuis, ce projet m'a souvent traversé l'esprit, mais j'ai décidé de patienter", écrit-il. L'humoriste retraité évoque "un va-et-vient un peu sombre" entre la vie qui "le rassure" et la mort qui "le séduit".

Le droit à mourir dans la dignité, Guy Bedos y est très attaché, il fait d'ailleurs partie de l'association présidée par Jean-Luc Romero. Il milite notamment pour la légalisation du suicide assisté, une pratique répandue dans certains pays européens, comme la Belgique, mais que la France écarte pour l'instant. La loi sur la fin de vie, actuellement débattue, n'autorise que la sédation "profonde", des médicaments qui plongent dans un profond sommeil, pour accompagner vers la mort. Une pratique loin d'être suffisante pour l'ex-humoriste qui précise avoir "déjà choisi son 'médecin assassin'".

Il est fauché

"Plus un rond à la banque." Guy Bedos fait preuve d'une grande lucidité au moment d'évoquer sa situation financière. Un an et demi après avoir mis un terme à ses spectacles de one-man show, le comédien explique avoir dépensé tout ce qu'il a gagné. Un revers de fortune qui l'a contraint à mettre sa maison corse en vente pour pouvoir "survivre", dit-il.

Il adore Christiane Taubira

Guy Bedos ne tarit pas d'éloges sur l'actuelle garde des Sceaux. Tous les deux se rencontrent lors de l'élection présidentielle de 2002. Entre eux, une "vraie sympathie" est née. Une "relation privilégiée", selon les dires du comédien. Guy Bedos et Christiane Taubira correspondent régulièrement. Le premier évoquant dans son livre des "textos très affectueux". Seul regret pour l'ex-humoriste: ne pas encore avoir été invité à la Chancellerie.

Il est complètement fan de son fils

"Je souhaite à tous les pères, à tous les fils, une aussi profonde harmonie." Entre Guy Bedos et son fils Nicolas, c'est l'accord parfait. Le père de famille éprouve une immense fierté pour sa progéniture, et aime à le rappeler tout au long de son livre, multipliant les éloges à son égard. En juin 2014, Nicolas Bedos est aux commandes de la cérémonie des Molières, sur France 2. Une prestation tout simplement "éblouissante" d'après son père. Autre moment d'émotion pour Guy Bedos, le film Amour et turbulences, sorti en 2013, dans lequel son fils joue aux côtés de l'actrice Ludivine Sagnier. "Assez épaté que mon fils tienne l'écran avec autant d'aisance sans avoir pris un cours de comédie. Décidément, ce garçon n'en finit pas de m'étonner."

En 2017, il s'exile si Sarkozy ou Le Pen est élu

La politique, c'est l'un de ses sujets préférés. Gauche, droite, extrême gauche, extrême droite, tout y passe. Commentant tour à tour les résultats des dernières élections, notamment européennes et départementales, Guy Bedos n'hésite pas à donner son avis. Il explique être déçu de la politique menée par François Hollande et son gouvernement, ne pas supporter Nicolas Sarkozy, et encore moins Marine Le Pen, qu'il surnomme la "Louise Michel du Pas-de-Calais". Guy Bedos projette d'ailleurs de s'exiler au Québec si la présidente du Front national est élue lors la prochaine élection présidentielle. Une décision radicale qu'il appliquera également en cas de victoire de Nicolas Sarkozy.

Il a été l'amant de la compagne de Jacques Brel

Guy Bedos avait 20 ans à l'époque. Alors qu'il ne connaissait Jacques Brel "que de loin", l'ex-humoriste confie dans son ouvrage avoir eu une liaison avec la compagne parisienne du chanteur belge. Un épisode dont il ne garde pas franchement un bon souvenir. "J'ai très mal vécu les conversations, aussi intimes que mensongères, qu'elle avait avec lui, au téléphone, moi dans son lit, à côté d'elle [...] C'est là que j'ai réalisé à quel point on pouvait se mentir dans un couple", écrit-il.

Il a été battu dans son enfance

Cette période le hante encore. Dans son livre, Guy Bedos évoque brièvement les coups que lui administrait sa mère lorsqu'il avait 10 ans. "Je me souviens surtout des torgnoles à coups de martinet, cravache, cintre, ceinturon, mains attachées au pied du lit." Un traumatisme dont il souffre toujours aujourd'hui. Ses enfants, souligne-t-il, n'ont jamais eu à subir cela. "Les mots suffisent. Je disais oui, je disais, non. Résultat plutôt satisfaisant."

Il a peut-être fait basculer la carrière de Coluche

Sans Guy Bedos, Coluche aurait-il eu le succès qu'on lui connaît? Les deux hommes se rencontrent sur le tournage du film Le Pistonné du réalisateur Claude Berri. Le premier tient le rôle principal, le second est figurant. "J'ai milité auprès de Claude Berri pour que mon nouveau copain passe du statut de figurant à celui d'acteur", se souvient Guy Bedos. Dès sa sortie en salles, le film est un succès. Coluche, très reconnaissant, n'a de cesse de remercier Guy Bedos. Treize ans plus tard, Claude Berri offre à Coluche le rôle de sa vie, celui de Lambert dans Tchao Pantin. Une consécration pour l'humoriste, décédé dans un accident de moto en 1986.

Il garde un mauvais souvenir de Valérie Trierweiler

S'il y en a bien une qui ne manque pas à Guy Bedos c'est bien Valérie Trierweiler. Dans son livre, le comédien se remémore une scène datant de 2012 au théâtre du Rond-Point, à Paris. L'ancienne journaliste, venue assister au spectacle de l'humoriste aux côtés de son compagnon Français Hollande, avait été particulièrement désagréable. "Au souper d'after-show, attablée à ses côtés, Joe [la femme de Guy Bedos, NDLR] avait dû supporter durant toute la soirée les vacheries qu'elle balançait sur Ségolène Royal".

Il n'est pas vraiment fans des humoristes actuels

"Je ne suis pas professeur d'humour et refuse de corriger les copies." S'il a des préférences, notamment pour Muriel Robin, Michel Boujenah, Elie Semoun ou encore Valérie Lemercier, Guy Bedos avoue mal connaître les "amuseurs du moment", comme il les surnomme. "Je ne suis fan ni de Gad Elmaleh, ni de Stéphane Guillon, ni de Franck Dubosc", admet-il. Sans surprise, il n'évoque pas la nouvelle génération d'humoristes, celle dont raffole les adolescents, menée entre autres par Kev Adams et Max Boublil. Une lacune qui ne lui manque pas franchement. "Il y a toutes celles, tous ceux que je ne connais pas, que je ne veux pas connaître. Je profite de l'occasion qui m'est donnée pour leur dire: 'Merde!'".

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