Deux jours après l’assassinat par erreur de touristes dans le désert égyptien par des avions de l’armée, les autorités mexicaines sont dans l’attente des résultats de l’identification des victimes à la morgue. Ils pourraient confirmer, écrit Milenio, “que les touristes mexicains tués par accident sont bien au nombre de huit comme l’a déclaré le ministère égyptien de l’Intérieur”.
Dans les premières heures qui ont suivi l’accident, deux touristes mexicains avaient été identifiés parmi les douze morts, mais les recoupements de la liste des participants au voyage attestent que six Mexicains sont encore considérés comme “disparus”, relate la presse mexicaine.

Dimanche 13 septembre, douze touristes, dont des Mexicains, ont été abattus par les forces de sécurité égyptienne dans la région désertique de la province de Wadi Al-Jadid, dans l’ouest du pays et “au kilomètre 100”, écrit le quotidien espagnol El Mundo, avant l’oasis de Bahariya où ils devaient être hébergés pour la nuit.

Ils se trouvaient dans la zone de Farafra, à mi-chemin entre les oasis de Dakhla et de Bahariya. Dix autres voyageurs, dont cinq autres Mexicains, ont été blessés et transportés à l’hôpital.

Selon les premiers éléments de l’enquête, “les soldats ont cru que le convoi appartenait à la filiale égyptienne du groupe djihadiste de l’Etat islamique contre lequel ils venaient de livrer de rudes combats quelques jours auparavant”, rapporte le quotidien El País. “Ils étaient en train de dîner lorsque trois avions de combat de l’armée sont arrivés et ont tiré sur les véhicules, reprend le site mexicain Reforma. Des touristes se sont mis à courir mais les militaires ont ouvert le feu sur eux.” On ignore quelles armes ont servi à pilonner les 4 x 4 mais “ils ont été complètement carbonisés”, témoigne dans El Mundo un employé de l’agence de tourisme.

Dès lundi, des informations contradictoires ont donné lieu à un début de polémique : les touristes et leurs guides qui sillonnaient ce désert avaient-ils le droit de se trouver dans cette zone réputée dangereuse ? Le ministère égyptien du Tourisme “affirme que le groupe n’avait pas les autorisations nécessaires pour circuler dans cette zone et que leur présence était donc illégale”, écrit The Guardian. Mais l’agence de voyages jointe par le journaliste d’El Mundo a assuré le contraire, précisant : “C’est un endroit où nous avons l’habitude de faire une courte pause avant de poursuivre vers Bahariya. Elle n’est pas interdite [aux civils] comme cela a été dit.”