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Des centaines de migrants bloqués à la frontière hongroise

Des migrants coincés du côte serbe de la frontière

Des migrants coincés du côte serbe de la frontière

Photo : Laszlo Balogh/Reuters

Reuters

Des centaines de migrants se sont retrouvés bloqués mardi face aux barbelés séparant la Serbie du territoire hongrois, après l'entrée en vigueur en Hongrie d'une nouvelle législation censée rendre la frontière infranchissable.

En vertu de ces nouvelles mesures, qui ont pris effet à minuit et dont certaines ont été jugées « vraiment alarmantes » par l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), la police hongroise a interpellé 174 migrants pour franchissement illégal de la frontière.

Accusés d'avoir traversé la barrière de fils de fer barbelés érigée le long des 175 kilomètres de la frontière avec la Serbie, ces migrants risquent désormais trois ans de prison.

La nouvelle législation prévoit également le renvoi automatique de tous les réfugiés arrivant de Serbie, ce pays étant considéré comme « sûr » par Budapest.

Les demandes d'asile seront traitées dans un délai maximum de huit jours, mais celles déposées par les réfugiés venant de Serbie en quelques heures.

La crise des migrants

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Un enfant pleure à la frontière entre la Grèce et la Macédoine.

Gyorgy Bakondi, conseiller du premier ministre Viktor Orban, a ainsi déclaré que les seize premières demandes déposées mardi après l'entrée en vigueur des nouvelles mesures avaient déjà été rejetées.

Ces demandes d'asile sont examinées dans des « zones de transit », constituées de conteneurs installés dans un no man's land. Un Somalien du nom de Macrouf Souhoufi Abdi Omar a déclaré à Reuters avoir vu sa demande rejetée une heure après avoir donné ses empreintes.

« Ce n'est plus notre responsabilité », dit Belgrade

Ayant passé la nuit à la belle étoile, des familles étaient assises dans des champs face aux clôtures coupantes hautes de 3,5 mètres. D'autres se pressaient contre une barrière métallique aux cris d'« ouvrez la frontière »; d'autres encore étaient massées sur l'autoroute reliant la Serbie à la Hongrie.

« Je resterai assis là jusqu'à ce qu'ils ouvrent la frontière. Je ne peux pas retourner en Syrie. La vie en Syrie, c'est terminé », a dit un Kurde syrien se faisant appeler Bower.

Les réfugiés déboutés risquent de se retrouver dans une impasse puisqu'Aleksandar Vulin, le ministre serbe chargé des migrations, a annoncé que le gouvernement serbe n'accepterait aucun migrant renvoyé en Serbie après être entré en Hongrie.

« Ce n'est plus notre responsabilité », a-t-il dit à l'agence de presse Tanjug. « Ils sont sur le territoire hongrois et je m'attends à que l'État hongrois se comporte en conséquence avec eux. »

À Genève, Melissa Fleming, porte-parole du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), a indiqué que l'agence onusienne déconseillait le renvoi de réfugiés vers la Serbie, estimant que ce pays des Balkans manque des capacités nécessaires pour les prendre en charge et examiner leurs demandes d'asile.

Le HCR cherche des routes alternatives

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a de son côté estimé que la nouvelle législation adoptée par la Hongrie « semblait » contrevenir aux obligations sur l'accueil des réfugiés découlant des conventions des Nations unies et de la réglementation de l'Union européenne.

À la veille de ces modifications, quelque 9380 migrants et réfugiés supplémentaires ont été enregistrés à la frontière serbe par la police hongroise dans la seule journée de lundi, soit le nombre le plus élevé depuis le début de la crise migratoire, rapportent mardi les autorités hongroises.

Des journalistes de Reuters présents à la frontière en ont vu des dizaines d'autres s'infiltrer à travers cette barrière dont la construction n'est pas achevée. Mardi matin, un demi-millier de personnes se trouvaient du côté serbe de la frontière.

Avec la Grèce et l'Italie, la Hongrie est l'un des principaux points d'entrée dans l'espace européen pour des dizaines de milliers de migrants et réfugiés, Syriens en tête, qui cherchent à se rapprocher du coeur de l'Europe via la Grèce, la Macédoine et enfin la Serbie.

Mais le HCR a dit être en contact avec d'autres pays de l'UE afin d'ouvrir de nouvelles routes pour les réfugiés.

« Nous sommes en effet en contact avec différents pays pour des plans d'urgence », a déclaré Melissa Fleming.

Le gouvernement hongrois a prévenu qu'il comptait lancer le chantier préparatoire à l'extension vers l'est, en direction de la Roumanie, de sa clôture avec la Serbie au cas où les migrants tenteraient de prendre cette autre route.

Depuis le début de l'année, Budapest estime que plus de 190 000 personnes sont entrées sur le sol hongrois.

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