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Pourquoi la BD de Titeuf sur les réfugiés touche les collégiens

Pour ces collégiens, la question des migrants, c’est un peu loin. Mais avec un héros qu’ils connaissent bien comme Titeuf c'est beaucoup plus concret.

Pour ces collégiens, la question des migrants, c’est un peu loin. Mais avec un héros qu’ils connaissent bien comme Titeuf c'est beaucoup plus concret. - BFMTV

Le dessinateur Zep a utilisé son héros Titeuf pour sensibiliser au sort des migrants qui essaient de rejoindre l'Europe. Dans un lycée de Strasbourg, la documentaliste a décidé de s'en servir comme support pédagogique pour interpeller les collégiens et lycéens sur la question. Et ça marche.

La planche s'intitule Mi-petit, mi-grand. Composée de 42 vignettes, elle commence comme une classique aventure de Titeuf sauf que rien ne se passe comme prévu. Tout bascule dès la deuxième vignette. Une bombe explose. Le père de Titeuf gît sous les décombres. La suite montre le garçon à la houppette pris de panique fuyant de façon éperdue une ville devenue un champ de bataille.

Cette BD publiée sur le blog de Zep a été partagée des milliers de fois sur les réseaux sociaux à la grande surprise du dessinateur belge qui espère qu’elle fera bouger les choses.

"Un personnage qu'on connaît depuis toujours"

Dans un lycée de Strasbourg, la documentaliste a décidé de l’utiliser comme support pédagogique pour interpeller les collégiens et lycéens sur la question des migrants. En échangeant autour des images, ils parviennent à analyser, s'intéresser et comprendre.

"On ne s'intéresse pas plus que ça aux informations, mais ça attire notre œil de voir une BD", explique Pierre, élève de troisième. "On va s'y attacher parce que c'est avec Titeuf, un personnage qu'on connaît depuis toujours", ajoute Lina.

"Titeuf est un personnage qui, depuis le début de son histoire, a un côté citoyen, a expliqué Zep à France 3. Je me voyais mal faire un commentaire social ou politique avec Titeuf. C'est une question tellement complexe. Mais il y a quelque chose d'émotionnel qu'on peut tous comprendre: des gens sont en train de s'enfuir parce qu'on les tue."

"J'avais la boule au ventre en dessinant ça, car j'ai tué avec mon crayon des personnages que j'aime. C'est une autre réalité qui pourrait être la nôtre", estime-t-il.

K. L. avec Sara Saidi