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Bruno Le Maire fait bande à part - Une stratégie risquée 

De gauche à droite: Sébastien Lecornu, Camille Tubiana, Jérôme Grand d'Esnon (de dos), Bruno Le Maire, Katarzyna Timsit, Alain Missoffe, Dimitri Lucas, Bertrand Sirven.
De gauche à droite: Sébastien Lecornu, Camille Tubiana, Jérôme Grand d'Esnon (de dos), Bruno Le Maire, Katarzyna Timsit, Alain Missoffe, Dimitri Lucas, Bertrand Sirven. © DR
Virginie Le Guay , Mis à jour le

Absent à La Baule puis au Touquet, le député de l’Eure choisit de faire cavalier seul. Une stratégie risquée…

En dépit d’un ciel maussade, les esprits étaient « chauds-bouillants » ce week-end, à Soustons, dans les Landes, où Bruno Le Maire réunissait ses troupes pour un séminaire à huis clos et à bonne distance du Touquet, où se tenait, au même moment, l’université d’été des Républicains. La vingtaine de parlementaires présents (Thierry Solère, Franck Riester, Laure de La Raudière, Damien Abad, Charles de La Verpillière, Yves Jégo , qui vient de lui apporter son soutien…) et les quelque 200 personnes venues – à leurs frais – soutenir l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy en ont eu pour leur argent. Deux jours durant, Bruno Le Maire a harangué ses partisans dans la perspective de la primaire de la droite, à laquelle il n’a, pourtant, toujours pas déclaré sa candidature.

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« Rien ne presse, je garde la tête froide », a-t-il prévenu, dimanche, bien décidé à laisser planer le vrai-faux suspense le plus longtemps possible. « Les Français n’ont pas la tête à ça. Chaque chose en son temps », a confirmé à Paris Match le député de l’Eure, qui, d’ici là, continuera à décliner propositions et réformes parfois iconoclastes, n’en déplaise à ses détracteurs, chaque jour plus nombreux. Rançon de la gloire, jalousie, incompréhension devant des positions à rebrousse-poil ? La trajectoire ultrarapide de BLM (un sigle aujourd’hui presque courant) en agace plus d’un. Entré en politique en 2007 quand il se fait élire dans l’ancienne circonscription de Jean-Louis Debré, alors dédaignée par Dominique de Villepin, Bruno Le Maire, sous ses airs de ne pas y toucher, est un ambitieux, un coriace. 

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A lire : Sur la route de la primaire 

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"J’incarne le renouveau"

Surtout, il sait saisir au vol les occasions qui se présentent. Ainsi, en novembre 2014, il décide de se présenter, à l’étonnement général, à l’élection interne de l’UMP contre Nicolas Sarkozy. Il en reviendra, après une campagne électorale acharnée, avec un score de 29,18 % accroché à la boutonnière et la certitude, chevillée au corps, que les électeurs veulent du sang neuf : « J’incarne le renouveau. »

Une assurance dont BLM ne se départ plus et qui lui donne toutes les audaces : démission de la fonction publique, abstention lors du vote de la loi Taubira sur le mariage homosexuel… Cet adepte du non-cumul des mandats prône, sans complexe, la fin des emplois aidés au profit de l’apprentissage, l’expulsion des ressortissants étrangers condamnés pour faits de terrorisme, la reconduction à la frontière de tous les déboutés du droit d’asile, une intervention militaire avec envoi de troupes au sol en Syrie… Les critiques pleuvent : c’est à qui dénoncera la « droitisation », voire la « lepénisation » de son discours. Des « propos de comptoir » qui ne l’émeuvent nullement : « Je ne retire pas un mot de ce que j’ai dit. J’assume tout. Je suis un gaulliste qui croit en l’autorité de l’Etat. Quand François Hollande propose des vols de surveillance au-dessus de la Syrie, je constate à quel point il ne prend pas la mesure des choses. Une fois encore », confiait-il.

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Crédité de 11 % dans les sondages, rattrapé par François Fillon que jusqu’ici il devançait largement, Bruno Le Maire, qui a choisi de ne pas aller à La Baule début septembre et, du coup, de ne pas figurer sur la « photo de famille » qui a rassemblé Nicolas Sarkozy, Alain Juppé et François Fillon, pécherait-il par excès d’assurance ? Conscient du danger qu’il y aurait à se marginaliser, le parlementaire va multiplier les offensives de charme auprès des militants : la semaine dernière, il était à Villefranche-sur-Saône ; lundi, à Eaubonne ; mardi, il a pris soin de ne pas sécher la réunion hebdomadaire du groupe des Républicains. Le 17 septembre, il est attendu en Charente-Maritime, et le 20 à Courtry (Seine-et-Marne). Pour le reste, aucun changement en vue. « Je défends mes idées et mes convictions. J’incarne la droite de demain : ouverte et responsable. »

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