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Ça se passe en Europe : Renzi fait cavalier seul pour lancer sa « digital tax »

Le président du conseil italien, qui réclame depuis deux ans une réponse européenne sur le dossier, s’est lassé d’attendre. Il promet le lancement le 1er janvier 2017 de la Digital-tax dans la péninsule.

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Matteo Renzi promet le lancement le 1er janvier 2017 de la Digital-tax

Par Jean-Philippe Lacour, Olivier Tosseri, Gabriel Grésillon

Publié le 16 sept. 2015 à 06:27

Le président du conseil le plus connecté s’attaque à la fiscalité numérique en Italie. Après la Web-tax et la Google-Tax voici la Digital-Tax. Un nouveau cheval de bataille de Matteo Renzi qui est en fait un serpent de mer remontant à 2013. A l’époque le maire de Florence, déjà hyperactif sur Twitter et Facebook, rejette une proposition de Web puis Google-tax soutenues par un député de son parti et Enrico Letta. L’idée était d’inciter les multinationales du numérique à créer une « organisation stable » en Italie en leur imposant une retenue à la source de 25% sur leurs revenus réels perçus dans la péninsule. Leurs 11 milliards d’euros de recettes annuelles ne génèrent en effet que 10 millions d’euros d’impôt sur les sociétés par an, leurs services étant facturés par des sociétés basées en Irlande ou aux Pays-bas. Renzi réclamait à l’époque une réponse européenne sur le dossier. Mais il s’est lassé d’attendre et promet le lancement le 1er janvier 2017 de la Digital-tax, (la Web-tax 2.0), « non pour faire de l’argent mais dans un souci de justice dans l’attente d’une position claire de Bruxelles » Un souci qui devrait néanmoins rapporter à l’Italie, selon les estimations, entre 2 et 3 milliards d’euros.

En Allemagne : le mouvement « Pegida » va devenir un parti politique

Sur fond de vague de réfugiés en Allemagne, le mouvement „Pegida“ pour désigner les „patriotes contre l’islamisation de l’Europe“ a vu dernièrement les rangs de ses manifestants grossir. Lundi soir, les participants à la marche nocturne hebdomadaire étaient à nouveau plus de 5.000 à Dresde, la capitale du Land de Saxe. Le leader du mouvement, Lutz Bachmann, avait une surprise à leur annoncer: la constitution d’un parti politique, dont les statuts sont déjà en cours de rédaction. Il s’agit d’une volte-face par rapport à la ligne du mouvement créé en octobre 2014. Ses dirigeants ont jusqu’à présent toujours refusé de créer un parti, se voyant avant tout incarner une simple vague contestataire dans le pays. Le futur parti « Pegida » envisage désormais de présenter des candidats à des élections tant communales que régionales ou fédérales. Une coopération avec d’autres partis d’Europe, comme le Front National en France, devrait être recherchée.

Apprenant la nouvelle en direct lundi soir, les manifestants ont chaviré dans des cris d’enthousiasme tels que « c’est parti ! » et « résistance ». Le mouvement affiche une opinion franchement hostile à ce qui touche le droit d’asile, un de ses cadres ayant qualifié les dernières mesures gouvernementales pour la protection des frontières allemandes d’ « opium du peuple ». Le futur parti devrait aussi prendre ses distances avec l’autre mouvement nationaliste en Allemagne, l’AfD, dont les cadres ont tenté de « mettre le grapin » sur Pegida, selon Lutz Bachmann.

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En Belgique, le rejet des réfugiés contamine la classe politique

Dans la classe politique belge, la crise des migrants suscite certaines réactions inattendues. S’il est dans la nature du très droitier parti indépendantiste flamand NVA de demander à limiter les droits et les prestations sociales accordées aux réfugiés, les prises de positions de certains élus socialistes ont, en revanche, jeté une lumière crue sur la pénétration des idées xénophobes au sein de ce parti. Un premier élu local, Martial Dewaels, avait posté sur son mur Facebook des publications de sites d’extrême droite. En particulier une vidéo, dans laquelle un soi-disant témoin de scènes d’immigration affirmait que les candidats à l’asile étaient, non pas des « réfugiés épuisés » mais « des gens en balade, en voyage et en séjour touristique ». Puis ce fut au tour de Freddy Delvaux, un autre conseiller communal, d’écrire sur les réseaux sociaux que « protéger son pays d’une invasion n’est pas du racisme ni de la xénophobie mais du patriotisme ». Enfin, Serge Reynders, un conseiller PS en province de Liège, a multiplié les propos provocateurs. A l’image de celui-ci : « Les migrants ne paieront pas vos retraites, mais vous allez payer leur chômage, leur logement et leurs mosquées ». Après avoir réagi plutôt mollement, la direction du PS semble décidée à remettre de l’ordre dans les rangs . Serge Reynders est notamment menacé d’expulsion. « Il n’y a pas de place au PS pour les racistes », veut croire Elio Di Rupo, le président du PS.

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