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Burkina Faso : le président et le premier ministre retenus par des militaires

Des soldats de la garde présidentielle ont interrompu le conseil des ministre mercredi à Ouagadougou.

Le Monde avec Reuters

Publié le 16 septembre 2015 à 21h06, modifié le 17 septembre 2015 à 00h50

Temps de Lecture 3 min.

Le président par intérim, Michel Kafando, et son premier ministre, Isaac Zida, en novembre 2014 à Ouagadougou.

Un coup d’Etat militaire est-il est cours au Burkina Faso ? La situation est encore confuse au siège de la présidence, à Ouagadougou. Des membres de la garde présidentielle ont interrompu mercredi 16 septembre le conseil des ministres, faisant « prisonniers » au palais présidentiel des ministres, le chef du gouvernement, Isaac Zida, et le président de transition, Michel Kafando, selon des sources militaires citées par l’agence de presse Reuters. « Pour le moment, ils n’ont rien exigé », dit-on. D’après le site Le Faso.net, « les auteurs qui ont fermé les portes de la présidence ont promis de laisser partir incessamment le personnel civil ».

Ce coup de force a lieu à trois semaines d’élections présidentielle et législatives, prévues le 11 octobre, un an après la chute de l’ex-président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir par la pression de la rue après vingt-sept années à la tête du pays. Les hommes armés appartiennent au régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’ancienne garde prétorienne de M. Compaoré. La Commission de réconciliation nationale et des réformes (CRNR) avait réclamé sa dissolution dans son rapport sur la transition rendu public il y a trois jours. Le cas échéant, les 1 300 hommes de cette armée dans l’armée auraient pu être répartis dans d’autres unités.

Plusieurs centaines de personnes ont convergé en début de soirée vers le Palais Présidentiel aux cris de « Libérez Kosyam », le nom du palais présidentiel, et « A bas les RSP ». L’organisation Balai citoyen avait appelé au rassemblement sur la place de la Révolution en fin d’après-midi. Des coups de feu ont été tirés dans la soirée par des soldats pour disperser les manifestants, sans que l’on sache encore s’il s’agissait de tirs à balles réelles ni s’ils ont fait des blessés.

Les émissions de Radio France Internationale (RFI) et de la radio privée Oméga étaient par ailleurs coupées. Interrogé sur France 24, le directeur de la Radio Oméga, Alpha Barry, a précisé que l’arrêt des émissions faisait suite à l’irruption dans les locaux de la station d’éléments du RSP qui avaient menacé de mort les journalistes s’ils poursuivaient leurs programmes. La télévision publique burkinabè diffusait son programme normal, des dessins animés puis un match de football. Ses bâtiments sont traditionnellement gardés par le RSP, qui y a renforcé ses positions, selon un journaliste local contacté par l’Agence France presse.

Appels internationaux à la « libération des otages »

Le président du Conseil national de transition, Chériff Sy, affirme dans une déclaration transmise à la presse que « des tentatives de dialogue sont en cours entre la haute hiérarchie militaire et des éléments du RSP ». « La nation burkinabè est en danger », dit-il.

L’ONU, l’Union africaine et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest ont, dans un communiqué commun, exigé « la libération immédiate et inconditionnelle des otages ». Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est déclaré « scandalisé » par cette « violation flagrante » des accords sur la transition politique dans le pays.

En France, l’ancienne puissance coloniale, le Quai d’Orsay a lui aussi appelé à « la libération immédiate de toutes les personnes retenues ». « La France est préoccupée par les développements survenus (mercredi au Burkina Faso » et « condamne fermement tout usage de la force », a ajouté le porte-parole du ministère des affaires étrangères.

Dernières semaines de transition

Selon une loi électorale controversée, aucun partisan de l’ancien président Compaoré ne peut se présenter au scrutin du 11 octobre. Cette loi rend « inéligibles » tous ceux qui ont soutenu un « changement inconstitutionnel », soit la tentative de M. Compaoré de modifier la Constitution pour supprimer la limitation des mandats présidentiels.

« Quand on se comporte de cette manière-là, ces choses arrivent », a d’ailleurs estimé sur France 24 Léonce Koné, vice-président du directoire du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), ex-parti de Blaise Compaoré, refusant de « condamner » le mouvement en cours et jugeant que les futures élections ne seraient « pas démocratiques ».

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Le RSP avait déjà à plusieurs reprises perturbé la transition. Fin juin, il avait ainsi exigé la démission du lieutenant-colonel Zida, premier ministre et numéro 2 de ce régiment, lequel avait demandé publiquement sa dissolution « pure et simple » avant d’y renoncer.

Le Monde avec Reuters

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