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L’empire Yann Arthus-Bertrand en 5 chiffres

Le photographe vient de sortir un nouveau film, l’occasion de revenir sur le parcours et les succès d’un écologiste parfois controversé.

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Publié le 16 septembre 2015 à 13h07, modifié le 17 septembre 2015 à 11h01

Temps de Lecture 4 min.

Yann Arthus-Bertrand, le 26 avril 2012 à Rio de Janeiro.

Human, la nouvelle œuvre du photographe héliporté Yann Arthus-Bertrand, est sortie la semaine dernière sur les écrans : ce documentaire, utilisant, comme c’est désormais devenu sa « patte », la photographie aérienne, se veut un portrait de l’humanité à l’heure de la surconsommation.

Les chiffres évoqués pendant la promotion de cette nouvelle production à but philanthropique, présenté comme « le premier long-métrage mené par deux fondations à but non lucratif », sont impressionnants : 60 pays visités, 2 000 personnes interviewées, 63 langues parlées dans le film, 20 opérateurs, 16 journalistes, 5 monteuses, 2 500 heures de rushes sur un serveur de 200 téraoctets, 10 autres films livrant les clés de Human

Si ces chiffres en disent long sur l’ambition du photographe, on manque parfois de repères sur l’empire qu’en homme d’affaires avisé il a créé.

10 Paris-Dakar couverts

C’est le nombre d’éditions de la course automobile qu’a couvert Yann Arthus-Bertrand. « Une manne pour l’Afrique », a-t-il confié au magazine Jeune Afrique en 2012.

Acteur tombé amoureux de la faune sauvage, Yann Arthus-Bertrand se spécialise dès 1991 dans la photographie aérienne, qu’il utilisera notamment pour couvrir la course automobile.

Cette spécialité le conduit à travailler avec l’Unesco à un projet de près de quatre ans, qui fera son succès : La Terre vue du ciel.

6 millions d’euros de droits d’auteur pour « La Terre vue du ciel »

C’est ce que le photographe a empoché (avant impôts) avec le livre La Terre vue du ciel, son best-seller. Sorti en 1999, cet ouvrage de photographies aériennes des paysages mondiaux s’est vendu à près de 3,5 millions d’exemplaires.

Ce n’était pourtant qu’un début. Le photographe a ensuite décliné le concept avec plusieurs autres ouvrages : 365 Jours pour la Terre, vendu à 500 000 exemplaires, La Terre racontée aux enfants (200 000 exemplaires), L’Avenir de la Terre raconté aux enfants (100 000 exemplaires), La France vue du ciel et L’Algérie vue du ciel (100 000 chacun), mais aussi des produits dérivés, comme les agendas – plus de 150 000 se vendent chaque année –, les cartes postales ou les puzzles. De 2006 à 2010, Yann Arthus-Bertrand anime une émission sur France 2, « Vu du ciel », qui sera un nouveau succès.

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Cette manne lui permet de lancer, en 2005, la Fondation GoodPlanet, qui vise à sensibiliser le public à des actions en matière d’environnement.

6,3 millions d’euros dépensés par sa fondation

GoodPlanet, sa fondation, a été fondée avec le soutien de trois banques, « mécènes fondateurs » : BNP Paribas, la banque suisse Lombard Odier, et Cortal Consors, filiale de BNP spécialisée dans le trading en ligne pour les particuliers.

Financée notamment par des dons d’entreprises, comme Casino, Suez ou BNP, GoodPlanet a investi 6,3 millions d’euros dans ses actions en 2014, dont pas moins de 38 % étaient consacrés à Human, coproduit avec la Fondation culturelle Bettencourt Schueller, la fondation de la famille propriétaire de la multinationale des cosmétiques, L’Oréal.

13 millions d’euros de budget pour « Human »

C’est le coût total de Human. Soit encore davantage que son précédent film, Home, produit par Luc Besson, qui avait coûté 12 millions d’euros. Le photographe était allé chercher 1 million d’euros au Qatar pour boucler le budget, en soutenant la candidature de l’émirat pour le Mondial. Contradiction soulevée par un rapport de l’Assemblée nationale :

« Le climat local extrêmement défavorable contraindra à climatiser les infrastructures sportives. La facture énergétique de l’événement promet d’atteindre des montants considérables, bien que les finances qataries permettent d’investir en masse dans des sources renouvelables. Dans ce contexte, le soutien publiquement apporté par Yann Arthus-Bertrand à la candidature du Qatar étonne. »

Selon la production, Home, en comptant tous les supports, a été vu 600 millions de fois, soit 150 fois plus que l’Hexagone vu d’un guidon (le Tour de France réunit en moyenne 4 millions de téléspectateurs pour chaque étape).

6,7 millions d’euros de budget de réhabilitation pour le château du domaine de Longchamp

Suite à la décision favorable de la maire de Paris en 2015, la fondation GoodPlanet de Yann Arthus-Bertrand a obtenu une concession de 30 ans sur le château du domaine de Longchamp, « une grande maison de 2 500 m² », ainsi que deux pavillons de 400 et 800 m², précise le site de l’association. Le tout est situé dans un parc de trois hectares, en plein milieu du bois de Boulogne à quelques minutes de la place de l’Etoile. Son projet : proposer un « lieu de référence » autour des enjeux environnementaux, avec visites, commerces et restaurant.

GoodPlanet a en réalité récupéré une concession attribuée en 2004 au World Wildlife Fund (WWF), qui n’a jamais réussi à trouver les fonds nécessaires pour réaliser les travaux de transformation du parc et du château.

L’association réussira-t-elle là où le WWF a échoué ? GoodPlanet a fini l’année 2014 en léger déficit, comme le montre le rapport annuel. Selon Infogreffe, les comptes d’Altitude Anyway, son agence spécialisée dans la photographie aérienne, sont aussi déficitaires.

Le budget pour la réhabilitation du lieu avoisine les 6,7 millions d’euros. Le rez-de-chaussée abritera une salle de cinéma de 120 places, qui fera aussi office d’auditorium, ainsi qu’un « coin boutique » et un bar-restaurant « bio, engagé et convivial » de 350 m². Yann Arthus-Bertrand l’imagine « décoré par Philippe Starck – un bon copain – avec des meubles de chez Emmaüs ». Le nom d’Alain Ducasse est évoqué aux fourneaux, rapporte le JDD.

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