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INTERNET

La plus grande archive de tweets effacés par des politiciens voit le jour

Politwoops, un service qui recensait les tweets effacés par les politiciens d’une trentaine de pays, a décidé de mettre en ligne toutes ses archives après avoir été interdit par Twitter.

Politwoops a été lancé en 2010 et interdit par Twitter en 2015.
Politwoops a été lancé en 2010 et interdit par Twitter en 2015. Studio graphique France Media Monde
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Twitter l’avait réduit au silence. Mais le service Politwoops qui traque les messages effacés par les politiciens est revenu, mercredi 16 septembre, par la petite porte de l’Internet Archive. L’association néerlandaise Open State qui gère Politwoops a publié sur cet immense cimetière en ligne des pages internet de plus d’un million de gazouillis dont les auteurs préfèreraient ne plus entendre parler. Politwoops ne pourra plus aller fouiner sur Twitter mais il a en sa possession des archives qu’il rend ainsi publiques.

Ces messages couvrent cinq ans (2010-2015) de bourdes sur Twitter à mettre au passif de politiciens d’une trentaine de pays, dont la France, les États-Unis ou encore l’Allemagne et la Russie. Il est de nouveau possible de savoir que l’influent sénateur américain Ted Cruz avait effacé, en avril 2014, une photo jugée politiquement de mauvais goût, le montrant ravi d’avoir une peau de tigre en guise de tapis dans son bureau.

Les internautes français pourront, quant à eux, voir que la députée frontiste Marion Marechal Le Pen a jugé que son message “smartphones, Canal+, narco-business : grâce à #Taubira c'est "Plus belle la vie" aux #Baumettes. Qu'en pense les victimes ?” (sic) poussait le bouchon de l’accusation peut-être un peu loin.

Le 21 août, les politiques gaffeurs sur le réseau de microblogging avaient dû se sentir soulagés. Ce jour-là, Twitter a décidé d’interdire à Politwoops de récupérer les messages effacés. L’argument avancé : chacun a droit à l’erreur. Twitter craignait que sa plateforme ne devienne trop "stressante" si tout ce qui y était écrit restait à jamais gravé dans le marbre numérique.

Oh la boulette !

Le site prenait ainsi le parti des politiciens “stressés” qui répétaient depuis longtemps que le retrait d'un tweet n'était pas forcément le fait d'une volonté de dissimuler un dérapage. Il pouvait aussi s’agir d’une simple coquille ou d’une mauvaise formulation. C’est souvent vrai. Ainsi François Hollande compte-il plusieurs pages de messages effacés qui n’ont rien de honteux, mises à part les fautes d’orthographes gênantes sur le compte Twitter du président de la République.

D’autres ont pu arguer que certains messages ont été publiés "à l’insu de leur plein gré". C’est le cas, notamment, d’un homme politique néerlandais qui ne savait visiblement pas que le service de musique en ligne Deezer pouvait partager automatiquement sur Twitter ses préférences musicales. Il a ainsi effacé d’urgence, en 2014, un message rédigé par Deezer indiquant qu’il s’était constitué une liste d’écoute “Miley Cyrus”.

Mais de leur côté, les journalistes politiques du monde entier et des associations comme Human Right Watch ont rétorqué que l’homme politique n’était pas un “twitto” comme les autres. Un outil comme Politwoops permet, à leur yeux, de comprendre le cheminement idéologique ou les renoncements d’un élu, affirment une cinquantaine d’organisations de la société civile dans une lettre ouverte envoyée début septembre à Twitter. Dans le flot des messages à l’orthographe approximative, il peut y avoir la preuve de véritables faux pas politiques qu’il est important de pouvoir conserver pour la postérité.

Twitter a fait la sourde oreille. Alors que l'agenda politique s'annonce de plus en plus chargé aux États-Unis jusqu'à l'élection de novembre 2016, un outil comme Politwoops aurait pu servir de veille politique de Twitter, permettant de pimenter les débats.

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