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Immigration : Juppé marque sa différence avec Sarkozy

Le maire de Bordeaux a répondu aux questionnaire de Nicolas Sarkozy dans un billet intitulé « Questions complexes ».

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Le maire de Bordeaux a répondu aux douze questions de Nicolas Sarkozy.

Par Gabriel Nédélec

Publié le 17 sept. 2015 à 19:51

La question de l’immigration est loin de créer le consensus chez Les Républicains. Et ce ne sont pas les douze questions posées par Nicolas Sarkozy aux adhérents qui mettront un terme à ces divergences. Après NKM, Alain Juppé a répondu publiquement jeudi à ces questions et a marqué son désaccord avec plusieurs des propositions de l’ancien chef de l’État dans un billet intitulé « Questions complexes » et publié sur son site ajpourlafrance.fr.

Sur l’idée d’un « Schengen II », promue de longue date par Nicolas Sarkozy, le maire de Bordeaux reconnaît que le système actuel « ne fonctionne pas correctement » et rappelle qu’il « préconise depuis longtemps un renforcement très significatif des moyens budgétaires et humains consacrés » au contrôle. Pour autant, l’ancien premier ministre s’interroge : « Quel serait le contenu d’un « Schengen II »? Cela mérite d’être précisé, d’autant que 28 pays sont concernés et que la France ne peut décider seule. »

Autre sujet sur lequel l’ancien ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy se démarque et montre son scepticisme, celui des centres de rétention à l’extérieur de l’Europe. « (...) L’Europe ou la France ne peuvent naturellement pas créer de leur propre initiative des +centres de rétention+ dans des pays souverains comme la Turquie, et encore moins dans des Etats faillis comme la Libye. » « A court terme, il me semble à la fois plus réaliste et plus utile de privilégier le développement de centres (les +hotspots+) au sein de l’Union européenne, dans lesquels seront distingués réfugiés politiques et migrants économiques », a-t-il dit, et ce avec participation de « tous les Etats membres ». Il est favorable au rétablissement des contrôles temporaires aux frontières pour les non-Européens « dans certaines situations exceptionnelles », et telles que déjà prévues par le traité.

A la question d’une « harmonisation des prestations sociales versées aux étrangers », Alain Juppé estime que « ce n’est pas cela qui attire aujourd’hui le flux des nouveaux arrivants ». « Pour les réfugiés demandeurs d’asile, c’est d’abord le souhait de survivre et d’émigrer dans un pays à l’abri de conflits meurtriers. Pour les migrants économiques, c’est le développement économique de l’Allemagne qui les attire et la perspective de trouver un emploi », poursuit-il.

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Un adhérent comme les autres

Le maire de Bordeaux n’a « pas hésité » à répondre au questionnaire de l’ancien président, explique Gilles Boyer, son directeur de campagne. « C’est un adhérent Les Républicains au même titre que les autres », justifie-t-il. Sauf qu’Alain Juppé est aussi candidat à la primaire, et qu’un positionnement par rapport aux propositions de Nicolas Sarkozy n’allait pas de soi. Car, dans la course, Nicolas Sarkozy, candidat non déclaré, cherche justement à obliger ses adversaire à se positionner par rapport au programme du parti, dont il est l’auteur. En soumettant ce programme au vote des adhérents mercredi, l’ex-chef de l’Etat a d’ailleurs fait monter la pression d’un cran.

A l’inverse, Bruno Le Maire a choisi de ne pas répondre aux questions. Il s’est justifié dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. « C’est grotesque, on ne va pas se positionner par rapport au programme de Nicolas Sarkozy. Nous avons nos propres propositions. » De son côté François Fillons’est lui amusé de retrouver une partie de ses propositions, présentées l’année dernière, dans le projet de Nicolas Sarkozy.

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