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La maladie d'Alzheimer coûte plus de 20 milliards par an

Cette charge est assumée en premier lieu par les proches.

Par Solveig Godeluck

Publié le 18 sept. 2015 à 01:01

Aider les aidants, c'est l'idée neuve de la loi sur l'adaptation de la société au vieillissement, qui a été adoptée mercredi en deuxième lecture par l'Assemblée nationale. Une question qui intéresse au plus haut point les malades d'Alzheimer et leur entourage. Une étude, commandée par la Fondation Médéric Alzheimer avec la chaire Transitions démographiques-transitions économiques, met en relief le rôle massif de l'aide informelle, bénévole, dans la prise en charge des malades atteints de démence.

Selon ce rapport, la maladie d'Alzheimer coûte plus de 20 milliards d'euros par an. Une facture qui va s'accroître avec le vieillissement de la population : le nombre de malades devrait passer de 860.000 en 2010 à 1,4 million en 2050. On s'attend à voir surgir 220.000 nouveaux cas par an. Du fait de la dispersion des données, l'étude n'a pas pu estimer le coût du financement par le secteur médico-social, c'est-à-dire les accueils de jour ou les séjours en maison de retraite. Mais le chiffre de 9 milliards d'euros avancé en 2004 lui semble nettement dépassé. Reste la part des familles ou des proches, et celle de l'Assurance-maladie.

C'est l'entourage qui fournit le plus gros effort. Les soins prodigués par les proches - habillage, hygiène, ménage, gestion du budget... - sont estimés à 14 milliards d'euros en moyenne par an. Il s'agit d'une valeur cachée car ces aidants, qui sont en général des conjoints, ne sont pas rémunérés et ne reçoivent pas d'aide financière de l'Etat.

Les coûts médicaux et paramédicaux, s'ils sont lourds pour l'Assurance-maladie, sont moindres. Ils s'élèvent à 5,3 milliards d'euros par an. Ce ne sont pas les médicaments qui coûtent cher (13 %), car il n'y a pas de traitement miracle pour cette maladie encore incurable. Plus de la moitié des dépenses provient des frais d'hospitalisation (53 %). Les malades atterrissent à l'hôpital à cause des complications, telles que les chutes, les troubles du comportement, la malnutrition ou la dépression.

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Un coût social élevé

Le bénévolat est donc précieux pour réduire le coût de la prise en charge par la collectivité. Cependant, il a un coût social : les aidants sont épuisés, perdent des revenus, etc. Plutôt que de réduire l'aide informelle, les auteurs de l'étude préconisent d'en atténuer les conséquences négatives pour les aidants. Par exemple, en défiscalisant ou en augmentant l'allocation personnalisée d'autonomie, quand la part de l'aide informelle croît. Mais attention à ne pas « marchandiser » le bénévolat, car cela dévaloriserait les professionnels. Le rapport propose plutôt de former les aidants, pour lutter contre leur stress et leur isolement.

Les chiffres clefs

Le nombre de malades de la maladie d'Alzheimer en 2050. Ils étaient 860.000 en 2010.L'estimation de la valeur des soins aujourd'hui prodigués par les proches.

Solveig Godeluck

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