INTERNATIONAL - Donald Trump a créé l'indignation jeudi 17 septembre lors une session de questions/réponses dans le New Hampshire, l'un des états clés de l'élection présidentielle américaine.
"Je vais donner la parole à cet homme, j'aime bien cet homme", a lancé le milliardaire en début de soirée pour ouvrir le débat en choisissant un des 3000 anonymes venus le soutenir. Sans se faire prier, l'heureux élu a alors déclaré: "Nous avons un problème dans ce pays, il s'appelle 'les musulmans'. Notre président en est un, nous le savons. Il n'est même pas américain".
"Oui", a répondu Trump quelque peu gêné avant d'essayer de faire sourire l'assistance en ironisant: "Il fallait qu'on me pose cette question en premier". "Quoi qu'il en soit, le nombre de camps d'entraînement qui se montent pour nous tuer augmente, ma question est donc: quand pourrons-nous nous en débarrasser", a conclu l'intervenant (en tête d'article).
"Racisme sans borne"
Gardant le silence sur la violence du commentaire et ne cherchant pas à corriger la déclaration au sujet du président, Trump a simplement assuré avec l'abstraction qui le caractérise: "Beaucoup de personnes disent ça et disent qu'il se trame de mauvaises choses, nous allons nous pencher là-dessus et plein d'autres dossiers."
Les réactions indignées ne se sont pas fait attendre. "Donald Trump ne condamne pas les fausses déclarations au sujet [de Barack Obama] et les discours de haine à l'égard des musulmans. C'est dérangeant et c'est grave. Arrêtez ça", a demandé Hillary Clinton sur Twitter.
Les responsables du parti démocrate ont de leur côté dénoncé le "racisme sans borne" de Donald Trump. "C'est sans aucun doute ignoble mais ça n'est malheureusement pas une surprise étant donné ce que l'on a pu voir jusqu'à maintenant", a regretté la responsable du groupe Debbie Wasserman Schultz.
Théorie récurrente à l'extrême droite
Face à la polémique, l'équipe de Donald Trump a estimé que les médias retournaient le problème principal, à savoir qu'Obama "mene une guerre contre les chrétiens" et que "la liberté de religion est en jeu". Contacté par le Guardian, un porte-parole du magnat de l'immobilier a assuré que Trump n'avait pas entendu la déclaration sur Obama et ne répondait que sur la question portant sur les camps d'entraînement qui, d'après certains, seraient cachés sur le territoire américain pour commettre des attentats de l'intérieur.
Ces remarques sur la nationalité ou la religion de Barack Obama ne sont pas nouvelles, particulièrement à l'extrême droite. Le président américain a souvent été pris pour cible sur ce sujet, comme en 2008 quand John McCain a retiré le micro à une femme qui prenait la parole pendant un de ses meetings pour dire qu'elle ne faisait pas confiance à Obama parce qu'il était "arabe" (voir ci-dessous).
Donald Trump lui-même a surfé sur cette méfiance et avait fait la Une des médias en 2011 lorsqu'il avait défié le président de rendre public son acte de naissance. Ce qu'Obama avait fait. "Personne ne m'a forcé, je voulais simplement mettre un terme à ces histoires ridicules", avait-il alors expliqué.
En 2015, interrogé sur la question par CNN, Trump continuait de dire qu'il "ne [savait] pas où Obama était né":