Celle qui vient de déclarer sa candidature à la présidence de 2016, Grace Poe, n’est pas une inconnue pour les Philippins. Fille adoptive de la star de cinéma Fernando Poe Jr, lui-même candidat malheureux à la présidentielle de 2004, elle a mené depuis plusieurs mois le combat contre la corruption au Sénat. Officiellement élue sous l’étiquette d’indépendante, elle est proche du parti du président Aquino, qui ne peut pas se représenter en 2016.

Lors de la soirée de lancement de sa candidature, le 16 septembre, à Quezon, une banlieue de Manille, des films dans lesquels le défunt père de Grace Poe jouait ont été diffusés devant des milliers de supporters de la jeune femme avant qu’elle n’arrive sur scène, raconte The Philippine Star. Le journal rappelle que son père “était extrêmement populaire et considéré comme quelqu’un qui comprenait vraiment la situation des pauvres, et il a encore aujourd’hui beaucoup de fans”.

Elle a dû réaffirmer qu’elle était philippine car, depuis plusieurs mois, sa capacité à briguer un mandat électif est remise en cause, poursuit le quotidien. Grace Poe a vécu plus de douze ans aux Etats-Unis. Elle a renoncé à sa citoyenneté américaine pour être candidate aux sénatoriales en 2012, mais certains estiment qu’elle n’a pas prouvé avoir résidé dix années aux Philippines, une des clauses à remplir pour être candidat. “Mais plus ses détracteurs cherchent à l’attaquer sur ses origines, plus elle devient populaire auprès des Philippins”, précise le journal.

Tout au long de son discours prononcé en tagalog, la langue locale philippine, elle a fait de nombreuses références à son père, reprenant son cheval de bataille : la lutte contre la pauvreté. “C’est important pour un chef d’avoir de l’intelligence, mais c’est encore plus important d’avoir du cœur pour les pauvres”, a-t-elle affirmé.