FAITS DIVERSLimoges: Victime d'incivilités, SOS Médecins ne veut plus intervenir dans un quartier sensible

Limoges: Victime d'incivilités, SOS Médecins ne veut plus intervenir dans un quartier sensible

FAITS DIVERSPlusieurs médecins ont subi des caillassages, des actes de vandalisme ou des cambriolages de leurs véhicules...
Google map de Limoges.
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Elsa Provenzano

E.P. avec AFP

Ce n’est pas une décision courante pour l’association SOS Médecins. Mais, victime de nombreux actes d’incivilité, elle a annoncé, ce vendredi qu’elle n’interviendrait plus, sauf urgence, dans six immeubles du quartier sensible de La Bastide à Limoges.

La décision a été prise à la quasi-unanimité par les 13 médecins de l’antenne, de ne plus se déplacer dans l’impasse Camille-Pissaro après y avoir été victime de caillassages, d' actes de vandalisme ou de cambriolages dans leurs véhicules professionnels, a expliqué le président de l’association à Limoges, Fabrice Massoulard.

D’autres professionnels ont déjà déserté le secteur

« Nous avons souhaité réagir avant qu’il ne se passe un incident grave. Beaucoup de jeunes médecins stagiaires travaillent avec nous, ils sont plus exposés et c’est pour eux que nous nous inquiétons avant tout », a-t-il souligné. « C’est un secteur bien connu, dans lequel beaucoup de professionnels rencontrent des problèmes. Pompiers, policiers, et même médiateurs ont déserté les lieux avant nous », assure-t-il.

« Limoges n’est pas épargnée par ce phénomène que l’on voit ailleurs », et « c’est une tendance de fond qui augmente régulièrement », confirme Philippe Bleynie, secrétaire général de l’Ordre des médecins en Haute-Vienne, qui soutient la démarche de ses confrères de SOS Médecins. Selon lui, « des médecins de garde au 15 (le Samu, ndlr) ont eu affaire aux mêmes types de comportement » et d’incivilités.

Ils se déplaceront pour les urgences, avec la police

« Ce n’est jamais une décision agréable pour un médecin de renoncer à aller donner des soins quelque part. Et en l’occurrence, ce sont six immeubles et toute une rue qui vont être lésés en raison de l’attitude de quelques-uns », a précisé Fabrice Massoulard. SOS Médecins continuera à y assurer les interventions urgentes, mais en demandant systématiquement l’appui de la police.

« A priori, cette décision s’applique jusqu’à la fin de l’année, sauf à ce qu’une solution soit proposée par les services concernés : police, préfecture, ARS », a prévenu le président de l’association.

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