Migrants, mémoire du monde

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Entre Urumia (Iran) et Van (Turquie). Fawad et Hedayat s’accordent quelques heures de repos dans les montagnes kurdes.
Entre Urumia (Iran) et Van (Turquie). Fawad et Hedayat s’accordent quelques heures de repos dans les montagnes kurdes. Olivier Jobard / MYOP
L’écrivain Frédéric Boyer (1) invite à retrouver la figure du réfugié dans Virgile, Homère, saint Augustin, la Bible, Simone Weil, montrant que les migrations ont été fondatrices de nos civilisations.

Et si nous parlions autrement de ces hordes malheureuses fuyant la guerre et la misère ? La littérature la plus ancienne, celle qui nous a formés et instruits depuis des millénaires, nous a décrit l’expérience déchirante et inestimable de celui qui quitte sa patrie et connaît l’exil. C’est à lui que nous devons notre monde et notre identité, racontent les Anciens. Son récit est devenu le nôtre. Sa migration est notre fondation. En témoigne déjà Salluste, au début de notre ère : « La tradition m’a appris que Rome a été fondée initialement par des Troyens fugitifs qui, sous la conduite d’Énée, erraient au hasard. »

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