Régionales : Marine Le Pen en position de force en Nord-Pas-de-Calais-Picardie

A trois mois du scrutin, la présidente du FN est favorite en région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Selon notre sondage Odoxa, elle l'emporterait largement au second tour.


(EPA/MaxPPP/Laurent Dubrule.)

    C'est un coup de tonnerre qui pourrait marquer les élections régionales des 6 et 13 décembre et secouer une nouvelle fois la classe politique. A moins de trois mois du scrutin, le sondage Odoxa réalisé pour notre journal et BFMTV montre que Marine Le Pen est plus que jamais favorite pour remporter la nouvelle grande région Nord-Pas-de-Calais - Picardie. Arrivant nettement en tête au premier tour, la présidente du Front national l'emporterait ensuite largement en triangulaire au second tour. Avec 39 % des intentions de vote, elle devancerait de sept points Xavier Bertrand, son adversaire des Républicains, et de dix points la liste du socialiste Pierre de Saintignon.

    Certes, l'élection est encore loin. Mais en recueillant les intentions de vote de près d'un électeur sur quatre, Marine Le Pen progresse par rapport aux précédentes enquêtes d'opinion. Et elle améliore les scores du FN totalisés dans le périmètre de cette superrégion lors des précédents scrutins (34 % aux départementales de mars et 36 % aux européennes de 2014).

    Tremplin pour 2017

    « La campagne ne fait que commencer et les lignes vont probablement bouger, note Gaël Sliman, président d'Odoxa, mais si les rapports de force ne changent pas radicalement, la seule possibilité de priver la présidente du FN d'une victoire symbolique majeure serait que Pierre de Saintignon s'efface au profit de Xavier Bertrand. » Un cas de figure qu'on ne veut pas envisager au PS. Etant donné les reports de voix observés habituellement auprès des électeurs de gauche en cas de duel droite-FN, un tel désistement permettrait sans doute à Bertrand de l'emporter de justesse.

    Il est vrai que le contexte aujourd'hui -- la situation des migrants à Calais, les flux massifs de réfugiés qui arrivent en Europe, le débat sur le renforcement des contrôles aux frontières... -- est particulièrement propice au parti lepéniste. Et la guerre politico-familiale entre Marine Le Pen et son père, qui mine le parti depuis des mois, semble connaître une trêve. Une trêve qui pourrait aussi bénéficier à Marion Maréchal-Le Pen en Paca, région où le FN est bien implanté.

    Mais c'est bien dans le Nord-Pas-de-Calais - Picardie, fief historique de la gauche, que Marine Le Pen semble la mieux placée pour permettre au FN de remporter sa première région. Pour elle, ce serait un tremplin pour la présidentielle de 2017. Notre sondage montre d'ailleurs que 54 % des électeurs de la région (et 91 % des sympathisants du FN) jugeraient « tout à fait légitime » qu'en cas de victoire en décembre la patronne du parti les « abandonne » pour briguer l'Elysée. Les électeurs sont moins conciliants avec Xavier Bertrand : la moitié des sympathisants de droite estiment qu'en cas de victoire il devrait renoncer à sa candidature aux primaires de 2016.

    Pour la gauche, alors que le gouvernement reste englué dans une impopularité record, ces régionales apparaissent déjà comme un nouveau désastre. Hier, Jean-Christophe Cambadélis a annoncé l'organisation d'un référendum en octobre pour interroger le peuple de gauche sur l'unité aux régionales. Une initiative bien tardive.

    Enquête réalisée par Odoxa pour «Le Parisien»-«Aujourd'hui en France» et BFMTV

    auprès d'un échantillon de Français interrogés par internet du 15 au 18 septembre 2015. Echantillon de 991 personnes inscrites sur les listes électorales issu d'un échantillon représentatif de la population de la région Nord-Pas-de-Calais - Picardie âgée de 18 ans et plus.