Un gymnase de la ville de Nauen, près de Berlin, a été incendié dans la nuit de lundi à mardi 25 août. Le bâtiment, qui devait servir de local d’accueil de première urgence pour environ cent trente réfugiés à partir de septembre, a été totalement détruit. Il n’y a aucun blessé, selon la police.
Cet incendie survient dans un contexte très tendu, alors que la crise migratoire secoue profondément l’opinion publique allemande. Durant le week-end, des violences xénophobes ont éclaté, notamment à Heidenau (Saxe), théâtre d’affrontements entre forces de l’ordre et manifestants d’extrême droite. La chancelière allemande a prévu de visiter mercredi le centre de réfugiés de cette ville de l’est de l’Allemagne. Vendredi, un foyer de réfugiés, situé à Neustadt an der Waldnaab, en Bavière, avait aussi été la cible d’incendiaires.
La police s’est montrée très prudente au lendemain de l’incendie de Nauen, estimant toutefois « hautement improbable » un départ de feu accidentel. Le Spiegel, citant le maire (SPD, gauche) de cette petite ville de l’Etat du Brandebourg, évoque un acte « criminel ». D’après le chef du gouvernement du Brandebourg, Dietmar Woidke :
« Si les investigations devaient apporter la preuve qu’il s’agit d’un acte xénophobe, la police et la justice du Brandebourg mettraient alors tout en œuvre pour interpeller les auteurs et les soumettre à une sanction pénale. »
« Atmosphère xénophobe »
Le vice-chancelier, Sigmar Gabriel, s’était rendu lundi à Heidenau, et avait appelé à ne pas « laisser un millimètre à la populace d’extrême droite. Ces gens n’ont rien à voir avec l’Allemagne ». « La chancelière et l’ensemble du gouvernement condamnent le plus fermement possible les violents troubles et l’atmosphère xénophobe » du week-end, a aussi déclaré le porte-parole de Mme Merkel, Stefan Seibert.
« La manière dont des extrémistes de droite et des néonazis cherchent à diffuser leur message creux de haine est abjecte. Ceux qui agissent comme les agresseurs de Heidenau se placent hors la loi. »
En Allemagne, un nombre record de huit cent mille demandes d’asile est attendu pour cette année, si bien que le pays peine à assurer l’accueil de tous. Pour M. Gabriel, l’arrivée sans précédent de migrants constitue « le plus grand défi de l’Allemagne depuis la réunification » du pays.
Appel de Merkel et de Hollande
Lundi, le président François Hollande et la chancelière Angela Merke ont plaidé, à Berlin, pour une réponse « unifiée » de l’Union européenne à l’afflux sans précédent de réfugiés sur le continent. Mme Merkel a relevé que si l’UE a « de manière globale un même droit d’asile », tous les pays européens doivent le mettre en application « le plus rapidement possible ».
Le même jour, plus de deux mille migrants ont poursuivi leur marche vers l’Europe occidentale en entrant en Hongrie. Parmi eux, de nombreux Syriens fuyant la guerre dans leur pays. Ces migrants font partie des milliers de personnes passées par la Grèce puis la Macédoine, qui a vainement tenté en fin de semaine dernière de les endiguer.
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