Cette nuit en Asie : Apple victime d’un virus de grande ampleur venu de Chine
Apple a reconnu qu’elle était en train de «nettoyer» Apple Store, son magasin de téléchargement d’appli, à la suite d’une infection de grande ampleur par le virus «XcodeGhost» en provenance très probablement de Chine.
Par Yann Rousseau, Alain Ruello
Le mythe de l’inviolabilité d’Apple est tombé. La firme à la pomme a reconnu qu’elle était en train de «nettoyer» Apple Store, son magasin de téléchargement d’applications, à la suite d’une infection de grande ampleur par un virus baptisé «XcodeGhost» en provenance très probablement de Chine.
Les pirates informatiques ont pris un chemin détourné pour arriver à leurs fins. Ils ont réussi à amener des développeurs d’applications pour iOS, le système d’exploitation des iPhone et iPad, à utiliser une version trafiquée d’un programme appelé Xcode, laquelle a pu se répandre par la suite sans qu’Apple ne détecte rien.
Selon plusieurs sociétés de sécurité informatique, le virus n’a pas provoqué de dégât majeur à ce stade, de type vol de données. Il aurait touché plusieurs centaines d’applications accessibles via Apple Store, dont une vielle version de WeChat, le logiciel de messagerie le plus populaire de Chine, ainsi que Didi Kuadi, l’application de réservation de voiture avec chauffeur, ou encore le portail musical NetEase.
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Apple et Foxconn pourraient sauver les écrans LCD de Sharp
Après avoir tenté pendant des mois de garder la main sur ses écrans LCD, sur lesquels il avait initialement basé sa stratégie de redressement, le japonais Sharp, toujours en très grande difficulté financière, serait finalement prêt à en céder le contrôle au taiwanais Foxconn qui s’associerait pour l’occasion à Apple, l’un de ses principaux clients.
Selon le Nikkei, Hon Hai Precision, la maison-mère de Foxconn, aurait fait une offre formelle à Sharp et aurait déjà demandé à Apple, qui a, dans le passé, équipé une large partie de ses iphones de dalles produites par le groupe japonais, de l’aider à financer cette reprise.
Refusant de confirmer tout accord, Sharp s’est contenté d’indiquer, ce matin, qu’il continuait « d’étudier différentes options pour restructurer ses activités LCD ». Impensable il y a encore deux ans, cette déclaration témoigne de la gravité de la crise chez Sharp, qui ne parvient plus, malgré une longue série de restructurations drastiques, à sortir du rouge et ne peut plus se permettre de sauvegarder l’indépendance de son pôle LCD qui génère pourtant 30% de ses ventes totales et dans lequel il avait massivement investi dans les années 2000.
Longtemps plébiscité par les producteurs de smartphones premium pour la qualité de ses écrans, l’ancienne gloire de l’électronique nippone souffre du ralentissement de la croissance du marché des smartphones et surtout de la montée en puissance de gros concurrents asiatiques qui alimente une douloureuse guerre des prix. Il est notamment malmené par le nippon Japan Display, né en 2012 de la réunion des branches LCD de Sony, Toshiba et Hitachi, et par le sud-coréen LG Display. Son pôle LCD a encore enregistré une perte opérationnelle de 13,7 milliards de yens (100 millions d’euros) sur le trimestre allant d’avril à juin.
Cherchant à éviter une cession partielle ou totale de ses écrans, Sharp a annoncé en mai dernier une nouvelle baisse de ses effectifs de 10%, ce qui représente 5.000 emplois, afin d’obtenir un nouveau plan de renflouement, de près de 2 milliards de dollars, des banques japonaises qui le maintiennent à flot depuis plusieurs années.
Le français Vinci bientôt aux commandes de l’aéroport d’Osaka
Faute de concurrents, le conglomérat japonais Orix et son partenaire français Vinci devraient se voir attribuer, le mois prochain, la concession des deux aéroports situés près d’Osaka, dans le Kansai. Selon les médias nippons, les deux groupes ont été les seuls à déposer, ensemble, en fin de semaine dernière, une offre pour la reprise de l’exploitation des deux sites, actuellement opérée par la société New Kansai International Airport Co. Ils devraient voir leur projet validé en novembre par le ministère des Transports, en vie d’un transfert de concession en mars prochain.
Au total, le coût de la concession pendant 44 ans du Kansai Airport, le principal hub de la région d’Osaka, et d’un plus petit aéroport n’offrant que des liaisons domestiques, situé à une cinquantaine de kilomètres et connu sous le nom d’Itami par les voyageurs, est évalué à 2.200 milliards de yens, soit 16,2 milliards d’euros.
Si d’autres groupes avaient initialement manifesté de l’intérêt pour reprendre cette concession, Orix et Vinci ont été les seuls à participer à l’ultime étape de l’appel d’offres qui s’est clos vendredi. Dans leur projet, ils proposent, selon le Nikkei, de prendre, chacun, 40% de la future société d’exploitation des aéroports et d’inviter au capital de la structure d’autres investisseurs japonais, tels que Panasonic ou Hankyu Hanshin Holdings, une société exploitant des lignes de train, des hôtels et un parc immobilier. Ils sont convaincus de pouvoir rationaliser l’actuelle gestion des deux aéroports et de doper, à terme, les revenus générés sur les deux sites.
La Chine a une indigestion de nouvelles villes
Hors de contrôle ! Selon Guo Renzhong, membre de l’académie des ingénieurs de Chine, les projets de création de nouvelles zones urbaines en Chine dépassent de manière irréaliste les besoins du pays. « La planification de l’habitation de ces nouvelles zones et des nouvelles villes atteint 3,4 milliard de personnes, c’est sérieusement hors de contrôle. », a-t-il déclaré, cité par le site « The Paper ».
Le chercheur s’appuie sur une enquête du conseil d’Etat, c’est-à-dire du gouvernement, selon laquelle chacune des 12 capitales de province prévoit en moyenne la création de 4,6 zones urbaines nouvelles. Pour les 144 préfectures, les ambitions sont plus mesurées, avec seulement 1,5 nouvelle zone par cité. La palme revient à une agglomération de l’Ouest, non mentionnée, avec 3 zones nouvelles et 5 nouvelles villes. Soit 7,8 fois sa surface actuelle !
Pour Zhou Yixing, professeur de l’université de Pékin, l’Etat ferait mieux de se concentrer sur les petites cités rurales. C’est, estime-t-il, le meilleur moyen diminuer l’écart de développement entre villes et campagnes, alors que les cités fantômes – ces cités vides de tout habitant - ont poussé comme des champignons ces dernières années. Environ 15% des appartements construits ces cinq dernières années seraient vides.