Une seconde chance”, écrit le quotidien espagnol El País au lendemain de la victoire de Syriza aux élections législatives en Grèce. Le parti d’extrême gauche, déjà au pouvoir depuis janvier, remettait en jeu son mandat après avoir accepté les conditions drastiques du plan d’aide européen cet été. “Les électeurs ont redonné leur confiance à Tsipras dans une élection désenchantée”, affirme le journal, qui note un taux d’abstention proche des 40 %. “L’extrême gauche a été réélue, mais cette fois-ci il ne s’agit pas de donner un coup à l’Europe, mais plutôt de se remettre en question.”

“Quelle différence en huit mois. Quand Syriza est arrivé au pouvoir en Grèce en janvier, cela avait suscité un grand enthousiasme de la part des électeurs. L’establishment européen s’inquiétait. Les marchés financiers tremblaient”, rappelle The Guardian, à Londres. “Mais cette fois-ci, l’euphorie et la plupart des inquiétudes ont disparu. En effet, Tsipras avait rapidement découvert, en janvier, qu’il ne pouvait pas remplir toutes ses promesses électorales, à savoir mettre fin à l’austérité, remettre l’économie sur les rails et rester dans l’euro. Il n’a atteint qu’un seul de ses objectifs : rester dans l’euro, et avec difficulté.” “Tous les partis engagés dans cette élection étaient prêts à continuer d’après les termes du plan d’aide négociés par Tsipras cet été”, qui contiennent encore de nouvelles mesures d’austérité. Pour le quotidien britannique, l’économie grecque a encore de mauvais jours devant elle, mais avec cette élection Syriza a “au moins consolidé sa position et évité la perspective de nouvelles élections à court terme”.

Le quotidien américain The Wall Street Journal estime de son côté que “ce statu quo ne permet pas la transformation politique dont la Grèce a besoin. Les électeurs ont réélu le parti le moins disposé à mettre en place les privatisations et les ouvertures de marché exigées par le dernier plan d’aide. Cela va mettre en avant le défaut majeur de cet accord, à savoir qu’il augmente les taxes sur l’économie privée tout en demandant des réformes structurelles qui restent difficile à mettre en œuvre.”