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“J’marche pas en arrière”, un sublime court métrage entre rêve et tragédie

“J’marche pas en arrière”, un sublime court métrage entre rêve et tragédie

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Par Naomi Clément

Publié le

“Mahamadou, c’est ma muse”

Pour son nouveau court métrage, Barthélemy Grossmann a une fois de plus mis en valeur sa banlieue chérie, et ses acteurs fétiches : Mahamadou Coulibaly, Nassim Si Ahmed et Alexandre Achdjian, que l’on retrouvait déjà dans Lascars. “C’est ma famille, ce sont des acteurs exceptionnels, commente-t-il, avec un grand respect. Pour moi le plus important c’est l’humain, et eux je les aime, ils m’auraient suivi en enfer. Mahamadou, c’est ma muse.”
À leurs côtés, on retrouve également l’une des actrices-mannequins les plus célèbres de la sphère mode : Doutzen Kroes, qui interprète ici la petite amie de Jimmy. “J’ai beaucoup aimé le personnage de Jimmy'”, nous confie l’ancien Ange de Victoria Secret. Et d’ajouter :

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J’ai ressenti du respect pour lui, exactement comme lorsque j’ai rencontré Barthélemy la première fois. J’ai toujours choisi mes projets avec mes tripes. Quand j’ai vu le résultat, j’étais tellement fière ! Je suis vraiment reconnaissante de faire partie de cette aventure.

Un récit autobiographique

Lorsqu’on y regarde de plus près, J’marche pas en arrière a des allures d’autobiographie. Tout comme Jimmy, qu’il incarne lui-même, Barthélemy Grossmann a tout plaqué pour partir vivre son rêve, étreindre le succès :

J’ai arrêté mes études à l’âge de 15 ans, quitté ma famille pour venir à Paris et tenter de faire du cinéma […] Comme Jimmy, j’ai longtemps vécu dans des motels à écrire nuit et jour, avec l’espoir de faire des films. Les étoiles, la ville qui brille, les billboards avec leurs affiches de films sont là pour te rappeler que c’est possible. […] Les thèmes présents dans ce film, je les étudie et les vie depuis de nombreuses années.

Je dirais que ce film est un mélange de plein de choses : des choses vraies, mais aussi des choses fantasmées ou réécrites de manière plus métaphoriques : je ne compte pas me suicider [comme Jimmy dans le film, ndlr]… en tout cas pas avant d’avoir gagné un Oscar ! (rires)

“Aller au bout de mon art”

Le titre de ce court métrage prend ainsi tout son sens, et à vrai dire, on n’aurait pu trouver mieux. Avec J’marche pas en arrière, Barthélemy Grossman cristallise sa terrible envie de réussir, de “percer” dans cette immense et complexe industrie que constitue le 7ème art :

Au-delà du cinéma, j’aimerais laisser une trace sur cette Terre, servir à quelque chose pour les générations futures et pas simplement consommer sans rien laisser. C’est ma hantise de mourir avant de n’avoir pu aller au bout de mon art.

Certains films m’ont sauvé la vie quand j’étais jeune et que j’avais besoin d’exemple. Le cinéma est une arme puissante qui peut changer le destin des spectateurs. Ce sont ces films-là qui m’intéressent, et je fais tout pour m’en approcher. […]

J’ai toujours été fasciné par les gens qui partent de rien et qui arrivent au sommet, c’est tellement difficile de réussir en étant exigeant et en respectant ses valeurs et une ligne éditoriale propre. J’aime cette citation qui dit : “Il vaut mieux viser la perfection et la manquer que viser la médiocrité et l’atteindre.