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Migrants : pour l’OCDE, la crise va durer

Les afflux de réfugiés sont difficiles à gérer du fait de leur diversité d’origine.

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Par Michel De Grandi

Publié le 22 sept. 2015 à 19:16

Alors que les Européens peinent à s’entendre sur une politique globale d’accueil des réfugiés et sur une répartition équitable par Etat-membre, l’OCDE s’invite dans ce débat en rappelant combien la solution à cette crise hors normes passe par une « réponse globale ». « L’Europe va enregistrer en 2015 un nombre sans précédent de demandeurs d’asile et de réfugiés, avec près d’un million de demandes », note l’Organisation dans son rapport sur les perspectives des migrations internationales.

Citant les chiffres de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, le document, publié mardi, stipule qu’à fin août, plus de 500.000 personnes ont traversé illégalement les frontières contre 280.000 l’an dernier à pareille époque. « Il est essentiel que les pays trouvent rapidement une façon équitable de répartir les réfugiés en Europe. (...) Les pouvoirs publics devront aussi prendre les mesures qui s’imposent à moyen et long terme pour remédier à cette crise », a déclaré Angel Gurria, secrétaire général de l’Organisation. Il faut aller au-delà des réponses de très court terme. Le seul remède qui vaille reste « l’intégration » des réfugiés a martelé le Secrétaire général, le repli sur soi ayant tendance au contraire à générer de l’anxiété.

Grande diversité d'origine, de trajets et de motivations

Outre son ampleur, cette crise paraît particulièrement difficile à traiter du fait de « la grande diversité de trajets, de pays d’origine et de motivations », note le document. Les Syriens représentaient, par exemple, 21 % des demandeurs d’asile l’an dernier, les Kosovars 9,6 % et les Erythréens 6,4 %. A cela s’ajoutent de nombreux enfants.

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Autre difficulté, cet afflux massif est appelé à durer, car les conflits qui génèrent ces mouvements – la Syrie, la Libye, l’Afghanistan – sont loin de s’achever. « A court terme, les perspectives sont minces de voir la situation se stabiliser dans les principaux pays d’origine », souligne le rapport.

Pas d’impact négatif sur le marché du travail

En attendant, l’Europe a les moyens d’absorber ces nouveaux arrivants : « La migration n’a pas d’impact négatif sur le marché du travail, ne renforce pas les déficits budgétaires » et « les immigrés contribuent plus qu’ils ne reçoivent en bénéfices individuels », constate le document.

L’analyse par compétences des flux migratoires actuels montre aussi que « les réfugiés récents en provenance de Syrie sont plus qualifiés que d’autres groupes de migrants ». De la même manière, les professions de santé -médecins et infirmiers- figurent parmi les professions les plus sujettes à mobilité. En dix ans, leur nombre a augmenté de 60 %. De quoi inciter les pays membres à tirer profit de cet afflux migratoire.

Toutes catégories confondues, pour la seule année 2014, quelque 4,3 millions de personnes (+ 6 % par rapport à 2013) sont entrées dans la zone OCDE. Et l’année 2015 s’annonce comme celle d’un nouveau record.

Michel De Grandi

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