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Les Pays-Bas se mobilisent pour Rembrandt

La France laisse partir au Rijksmuseum deux œuvres rachetées aux Rothschild.

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Peints en 1634 en plein Siècle d’or par le maître hollandais du clair-obscur, ces chefs-d’œuvre représentent les portraits en pied grandeur nature d’un couple de riches marchands de sucre lors de leur mariage

Par Didier Burg

Publié le 23 sept. 2015 à 18:27

« Il ne s’agit pas d’une question d’argent, mais cela relève de notre identité. » En dépit de la levée de boucliers en France contre le départ du patrimoine national à l’étranger, l’Association des musées néerlandais considère l’acquisition de deux peintures monumentales de Rembrandt par le Rijksmuseum d’Amsterdam, comme un simple « retour aux Pays-Bas ».

Peints en 1634 en plein Siècle d’or par le maître hollandais du clair-obscur, ces chefs-d’œuvre représentent les portraits en pied grandeur nature d’un couple de riches marchands de sucre lors de leur mariage. En possession, pendant près d’un siècle et demi, de la branche française de la famille Rothschild, qui depuis 2013 souhaite s’en séparer, ces œuvres ne seront finalement pas rachetées par Le Louvre après trois ans de pourparlers. Dossier clos également du côté du ministère de la Culture, qui finalement a délivré son autorisation d’exporter ces deux Rembrandt à l’étranger.

La plus grosse somme jamais dépensée

Les Néerlandais ont mis sur la table la plus grosse somme jamais dépensée pour étoffer leurs collections artistiques. Les 160 millions d’euros déboursés pour ces deux portraits battent les records de 22,7 millions d’euros pour l’acquisition d’un bronze d’Adriaen de Vries de 1626 et de 11,9 millions d’euros pour un tableau de Jan Steen de 1655.

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Pour autant, les ambitions artistiques des Néerlandais sont à la portée de leur bourse. Tous les indicateurs économiques sont au vert aux Pays-Bas, dont une croissance de 2 % du PIB prévue cette année et de 2,4 % en 2016.

Pas de polémique non plus en vue sur le financement paritaire de ces acquisitions, partagé entre l’Etat et le Rijksmuseum. Le gouvernement a prévu de participer à hauteur de 80 millions d’euros, dont 50 millions d’euros issus de dividendes de sociétés nationalisées et 30 millions à la charge du ministère de la Culture.

Coup de pouce fiscal

Pour sa part, le Rijksmuseum compte sur le coup de pouce fiscal promis par le gouvernement aux éventuels donateurs, pour rassembler l’autre moitié de la somme. A côté des 12,5 millions d’euros disponibles dans ses caisses, le musée doit trouver 67,5 millions d’euros auprès de mécènes.

« Le musée a contacté plusieurs collectionneurs privés ces dernières semaines », confirme le Rijksmuseum dans le communiqué, faisant part de sa satisfaction de voir ces chefs-d’œuvre regagner les Pays-Bas grâce aux efforts du gouvernement néerlandais. Et de ceux du gouvernement français, aurait-il pu ajouter.

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