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Médicaments : comment en finir avec l'overdose

Les dépenses pharmaceutiques s'emballent avec l'arrivée de traitements toujours plus chers. Des solutions existent pour enrayer cette hausse, mais elles sont politiquement sensibles.

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Publié le 05 janvier 2014 à 16h22, modifié le 06 janvier 2014 à 12h28

Temps de Lecture 7 min.

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Fabrication du Doliprane dans une usine près de Lisieux (Calvados).

Au lendemain des fêtes, à l'heure des migraines et des rhumes, les petites boîtes jaunes de Doliprane ont la cote dans les officines. S'il est en vente libre, bon nombre de patients profitent d'une visite chez le médecin pour se faire prescrire et rembourser cet antalgique courant dont le principe actif est le paracétamol : sur les 237 millions de boîtes vendues en 2012, 190 millions étaient liées à une ordonnance. Montant de la facture pour la collectivité : 276 millions d'euros pour la Sécurité sociale (c'est le cinquième poste de remboursement) et 117 millions pour les mutuelles.

Pis, ce médicament, qui n'est pourtant protégé par aucun brevet, n'est toujours pas considéré comme un générique. Le pharmacien n'a pas le droit de lui substituer un autre paracétamol, bien qu'il en existe des dizaines sur le marché. La boîte de Doliprane 500 mg ou 1 000 mg étant vendue 1,95 euro contre 1,90 pour ces copies, le surcoût s'élève à 9,5 millions d'euros. L'emblème du laboratoire français Sanofi n'est pas le seul dans ce cas. Efferalgan et Dafalgan, les deux marques de paracétamol du britannique BMS, bénéficient de la même protection et du même prix. Les Français en achètent 180 millions de boîtes par an sur un marché total d'environ 500 millions, le paracétamol étant le médicament le plus consommé en France.

En décembre 2013, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a jeté un pavé dans la marre en indiquant qu'elle envisageait d'inscrire le Doliprane, l'Efferalgan et le Dafalgan au répertoire des génériques, tandis que le Comité économique des produits de santé (CEPS) annonçait une baisse de 5 centimes de leur prix. « Cette baisse interviendra fin 2014 et permettra d'économiser à l'Assurance-maladie une vingtaine de millions », indique Dominique Giorgi, président du CEPS.

Lire l'entretien avec Dominique Giorgi (édition abonnés) : Article réservé à nos abonnés « Près de 3 milliards d'euros économisés entre 2012 et 2014 »

Ces deux annonces, qui semblent aller dans le bon sens du point de vue des finances publiques, sont bien embarrassantes pour le gouvernement. En effet, la protection dont bénéficient ces médicaments a une contrepartie tacite : le maintien de leur production en France. Le Doliprane est produit à Lisieux (Calvados) et le Dafalgan, comme l'Efferalgan, à Agen. La baisse de leur prix et la concurrence des génériques pourraient bien mettre en péril l'avenir de ces sites.

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