Les nouvelles sont bonnes pour ceux qui luttent pour l’autodétermination de la Catalogne. Les derniers sondages publiés par El País donnent la victoire à la coalition Junts pel Sí (Ensemble pour le oui) avec 41% des intentions de vote. Un résultat qui ne lui permettrait pas d’obtenir les 68 sièges nécessaires pour avoir la majorité absolue au Parlement, mais la coalition pourrait négocier avec les autres partis favorables à l’indépendance, comme la CUP, parti de la gauche radicale, qui recueille 8,4% des intentions de vote selon le même sondage.

Le combat pour l’indépendance mené par Artur Mas depuis son arrivée à la tête de l’exécutif catalan, en 2012, a depuis rassemblé au sein de la coalition Junts pel Sí des partisans aux parcours très variés. “Ce regroupement de partis et de mouvements sociaux sera décrit dans les livres d’histoire comme l’une des opérations politiques les plus complexes et les plus risquées, explique La Vanguardia. L’alliance de la gauche et de la droite s’est structurée tant bien que mal à l’issue d’un processus semé d’embûches. Restent par ailleurs irrésolues un certain nombre de questions personnelles et idéologiques délicates et conflictuelles qui pourraient surgir à tout moment.” Pour le quotidien catalan, “Junts pel Sí se présente comme l’unique solution envisageable face à l’immobilisme d’un gouvernement espagnol qui se contente de se réfugier derrière la Constitution et qui malmène et offense la Catalogne du point de vue politique, économique et culturel”

Que va-t-il se passer après le 27 septembre ?

La croisade pour l’indépendance a en effet radicalisé les débats politiques. Le sujet est présent partout dans la vie quotidienne des Catalans, dans les émissions télévisées comme dans les conversations.

Que va-t-il se passer après le 27 septembre ? Si le parti d’Artur Mas, le président actuel de la generalitat, obtient la majorité des sièges, il aura la possibilité de former un gouvernement et d’utiliser les mécanismes légaux pour lancer son projet. Mais alors qu’initialement la coalition évoquait une “déclaration unilatérale d’indépendance”, il est maintenant question d’ouvrir un dialogue avec Madrid, qui pourrait avoir un nouveau gouvernement à partir de décembre prochain. “L’Etat peut avoir à faire face à deux situations: soit la déclaration unilatérale d’indépendance, soit un mandat du Parlement catalan donné à l’exécutif catalan pour qu’il cherche un nouveau statut pour la Catalogne”, précise El Mundo.

Une petite armée catalane

Qu’est-ce qui changerait si la région devenait indépendante ? Une fois indépendante, la Catalogne devrait faire une demande d’adhésion à l’Union européenne.

“Les dirigeants européens considèrent que la question catalane est une affaire intérieure à l’Espagne et ils veulent éviter le problème que créerait l’indépendance de la Catalogne”, écrit El Periódico de Catalunya sous le titre “Serons-nous toujours en Europe ?”.

La feuille de route de l’indépendantisme catalan ne dit rien sur l’éventuelle création d’une armée catalane. Artur Mas aurait récemment apporté une clarification à l’occasion d’un entretien accordé au Financial Times en évoquant “une petite armée, faisant toujours partie de l’Otan”, rapporte El Periódico, qui s’inquiète du manque de précisions sur la protection de ses frontières. 

Alors que le FC Barcelone s’est toujours prétendu neutre, et ce malgré les prises de position de quelques joueurs, comme le défenseur Gerard Piqué ou l’ex-entraîneur Pep Guardiola, El Economista estime que le club est en fait favorable à l’indépendance. Les supporters imaginent déjà une Ligue espagnole sans le Barça.