La politique anti-tabac aurait sauvé 8 millions de vies aux USA

Huit millions de vies ont été sauvées aux Etats-Unis depuis la première alerte lancée par les autorités sanitaires sur les dangers liés à la consommation de tabac, il y a exactement cinquante ans, selon le Journal of the American Medical Association. /Photo d'archives/REUTERS/Jonathan Alcorn

NEW YORK (Reuters) - Huit millions de vies ont été sauvées aux Etats-Unis depuis la première alerte lancée par les autorités sanitaires sur les dangers liés à la consommation de tabac, il y a exactement cinquante ans, estime mardi le Journal of the American Medical Association. C'est le 11 janvier 1964 que le Dr Luther Terry, alors "Surgeon General" (chef des services de santé), a publié son premier rapport officiel établissant un lien entre tabagisme, cancer du poumon et décès prématuré. A l'époque, plus de la moitié des hommes et plus du tiers des femmes fumaient aux Etats-Unis (les données actuelles des Centres de contrôle et de prévention des maladies concernant les adultes font état d'un peu moins de 22% de fumeurs chez les hommes et 16,5% pour les femmes). Le poids des cigarettiers était tel que l'administration avait décidé de publier son rapport un samedi afin d'en atténuer l'impact sur les cours de Bourse. L'équipe du Pr Theodore Holford, de l'Ecole de santé publique rattachée à Yale, dans le Connecticut, a calculé que 17,7 millions de décès survenus entre 1964 et 2012 étaient dus au tabac. Sans les restrictions mises en oeuvre dans le même temps, le tabac aurait entraîné huit millions de décès supplémentaires, affirment les chercheurs dont l'étude est publiée par le Journal of the American Medical Association parmi d'autres enquêtes sur la cigarette. La politique anti-tabac a également permis de relever de deux ans l'espérance de vie moyenne de la population américaine, ajoutent-ils. Depuis cinquante ans, la prévention du tabagisme a combiné taxation des cigarettes, restriction puis prohibition de leur consommation dans les lieux publics et campagnes de sensibilisation. Andrew Seaman; Henri-Pierre André pour le service français