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L’Arabie saoudite critiquée après la mort d’au moins 717 pèlerins près de La Mecque

Le ministre de la santé saoudien a promis une enquête « rapide et transparente » sur l’accident, qu’il a attribué à un manque de discipline des pèlerins.

Le Monde avec AFP et Reuters

Publié le 24 septembre 2015 à 12h27, modifié le 25 septembre 2015 à 08h27

Temps de Lecture 3 min.

C’est un nouveau mouvement de foule meurtrier qui a endeuillé le hadj, le grand pèlerinage annuel des musulmans, jeudi 24 septembre. Au moins 717 personnes ont été tuées et 863 ont été blessées à Mina, près de La Mecque, où quelque 2 millions de pèlerins étaient réunis. Des opérations de secours sont toujours en cours, ont rapporté les autorités saoudiennes, laissant entendre que le bilan pourrait ne pas être définitif. L’Elysée et la Maison Blanche ont adressé leurs condoléances.

Au premier jour de la fête de l’Aïd el-Kébir, jeudi, les pèlerins ont commencé le rituel de la lapidation de Satan, dans la vallée de Mina, dans l’ouest de l’Arabie saoudite. Ce rituel consiste à jeter sept pierres le premier jour de l’Aïd el-Kébir sur une grande stèle représentant Satan, et 21 pierres le lendemain ou le surlendemain sur trois stèles – grande, moyenne, petite. La rue 204, où le drame s’est produit, est l’une des deux principales artères menant de Mina à Jamarat où le Diable est symboliquement lapidé par les pèlerins.

Selon un responsable du ministère de la santé, la bousculade est survenue lorsqu’une marée humaine quittant l’une des stèles a rencontré une foule venant en sens inverse. Sur les sept accidents majeurs ayant endeuillé le pèlerinage depuis 1990, six ont eu lieu lors de ce rituel, le dernier remontant à janvier 2006 quand 364 pèlerins ont péri dans une bousculade à Mina.

Selon Basma Atassi, une journaliste d’Al-Jazira présente sur place, la bousculade a eu lieu sous l’une des 160 000 tentes installées à Mina, dans lesquelles les pèlerins passent leurs nuits durant le hadj. Dans une vidéo postée sur son compte Twitter, on peut entendre les sirènes des secours présents sur place.

« Failles de sécurité »

Près de 4 000 personnels de secours ont été dépêchés sur place par les autorités saoudiennes pour venir en aide aux victimes, d’après la chaîne de télévision américaine CNN. Au moins 220 ambulances sont également sur les lieux pour porter les premiers soins aux blessés et diriger le flot de pèlerins vers des routes alternatives.

On ignore encore la nationalité des victimes, mais au moins 90 pèlerins iraniens ont été tués, selon le dernier bilan de Téhéran. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a condamné la « mauvaise gestion » des autorités saoudiennes, estimant que des « mesures inappropriées » étaient à l’origine du drame. « Le gouvernement d’Arabie saoudite doit accepter l’énorme responsabilité de cette catastrophe », a-t-il martelé, annonçant un deuil de trois jours dans le pays.

Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Nayef, a de son côté ordonné l’ouverture d’une enquête a rapporté l’agence officielle SPA. Les conclusions de cette enquête devraient être soumises au roi Salmane, à qui « il reviendra de prendre les mesures appropriées » pour remédier aux conséquences de ce drame. Le ministre de la santé saoudien a promis de son côté une enquête « rapide et transparente » sur l’accident qu’il a, pour sa part, attribué à un manque de discipline des pèlerins.

Cent mille policiers mobilisés

L’Arabie saoudite a mobilisé 100 000 policiers pour le pèlerinage, où près de 1,4 million de fidèles sont venus cette année de l’étranger et des centaines de milliers de l’intérieur du royaume, d’après les autorités saoudiennes. La nouvelle tragédie est survenue malgré les importants travaux d’infrastructure réalisés ces dernières années par les autorités saoudiennes pour faciliter les mouvements des fidèles. Parmi les efforts engagés pour améliorer la sécurité à Jamarat, les trois piliers ont été agrandis et un large pont les contournant a été construit, afin de multiplier les points d’entrée et de sortie pour les pèlerins qui viennent accomplir le rite de lapidation.

Ce nouveau drame vient s’ajouter à la tragédie qui avait déjà endeuillé le pays le 11 septembre, quelques jours avant le début du hadj, avec la chute d’une grue sur le chantier d’agrandissement de la grande mosquée de La Mecque qui avait fait 109 morts et plus de 400 blessés.

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Le surnombre de fidèles, qui accèdent au site par des tunnels et des voies suspendues, a provoqué par le passé des accidents. En 2006, plus de 360 pèlerins sont morts dans une bousculade. Un mouvement de foule similaire avait fait 244 morts et des centaines de blessés, déjà à Mina, en 2004. Le bilan le plus lourd remonte à 1990, quand 1 426 pèlerins sont morts dans un tunnel piéton bondé menant aux lieux sacrés de La Mecque.

Le gouvernement français ouvre un numéro vert

Le gouvernement, qui cherche à savoir si des Français figurent parmi les victimes de la bousculade meurtrière près de La Mecque, a ouvert jeudi 24 septembre un numéro vert (01-43-17-56-46) pour répondre aux questions des Français qui ont des proches en Arabie saoudite.

Entre 25 000 et 30 000 Français effectuent le pèlerinage à La Mecque chaque année, selon le Quai d’Orsay. Interrogé sur d’éventuelles victimes françaises, le Quai d’Orsay a indiqué à l’AFP ne pas être en mesure à ce stade de pouvoir le dire. Mais, selon plusieurs voyagistes contactés par Le Parisien, aucune victime française ne serait à déplorer. Un responsable de France-Hadj, une organisation qui met en relation fidèles et agences de voyages spécialisées, assure que les victimes sont principalement originaires d’Afrique sub-saharienne, rapporte Le Parisien.

Le Monde avec AFP et Reuters

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