Calais : les migrants sous la coupe de gangs criminels
DOSSIER - Des bandes organisées d'Irako-Kurdes et d'Albanais se disputent ce marché très lucratif.
Passer la publicité Passer la publicitéSe nourrissant de la misère de centaines de milliers de personnes, les gangs de passeurs amassent des sommes colossales. De plus en plus structurés, ces trafics se sont métamorphosés pour échapper à la pression policière. Quelques affaires récentes suffisent à s'en convaincre.
» Voici notre enquête: Les camps de migrants du Calaisis sous le joug de gangs criminels
Franck Dhersin, le maire de Téteghem, près de Dunkerque, témoigne: «J'ai été plusieurs fois menacé par des hommes ouvrant leur manteau pour me montrer l'arme à la ceinture. (...) Jour et nuit, je les vois sortir et entrer à toute vitesse dans le camp à bord de grosses cylindrées anglaises. Sous mes yeux, ils ouvrent le coffre pour en faire sortir un ou deux migrants. Ce sont des voitures anglaises, avec la conduite à droite, immatriculées et assurées outre-Manche.»
Les migrants, eux, subissent la pression des trafiquants qui veulent les dissuader d'être candidats à l'asile. Le but? Continuer à nourrir les juteuses filières de l'immigration clandestine. Le mouvement «No Borders», ces militants du «zéro frontière», tâchent aussi de les convaincre de rester dans la précarité « pour faire parler d'eux et de leur action ».
Quant à l'arsenal judiciaire pour lutter contre ces filières, il est inadapté. En théorie, les passeurs peuvent être condamnés, au plus, à dix ans d'emprisonnement. C'est l'équivalent d'une peine pour trafic de drogue.
ERIK 56
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L’État ne veut pas se donner les moyens d'intervenir sérieusement dans cette nouvelle zone de non droit où les bandes mafieuse évoluent en territoire conquis. A quand une vraie répression contre les passeurs mafieux, dont certains peuvent être liés aux organisations terroristes.