Quand un juge d'instruction place un avocat sous surveillance

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© MaxPPP

Le secret professionnel des avocats une nouvelle fois bafoué avec cette histoire incroyable survenue à Châteauroux en mars dernier. Un juge d'instruction ne s'est pas contenté de faire écouter les conversations entre un avocat et son client, il est allé jusqu'à ordonner une filature de l'avocat !

C'est en allant consulter le dossier de son client mis en examen dans une affaire de fausse monnaie, qu'il a découvert une trentaine de photos sur lesquelles lui seul apparaissait. On le voit à sa descente de train sur le parvis de la gare de Châteauroux avec son portable et sa valise. On le voit montant dans une voiture pour filer au tribunal.

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Les enquêteurs vont même récupérer des captures d'écran des caméras de surveillance de Châteauroux pour reconstituer le trajet du véhicule de la gare jusqu'au palais de justice. Il y avait déjà dans le dossier les retranscriptions de trois conversations téléphoniques qu'il avait eues avec ce client, mais là, avec les photos, l'avocat parisien n'en a pas cru ses yeux.

Pourquoi ce juge d'instruction a-t-il cru nécessaire d'engager la filature de cet avocat ?

Difficile de répondre à cela puisque cette mesure de surveillance d'un avocat ne peut être engagée que dans des cas très graves. Et du coup Stéphane Sebag n'y voit qu'un signe de défiance de la part du magistrat.

Soit on considère que je suis complice de mes clients, mais il aurait fallu qu’il y ait une suspicion. Je crois que c’est une manœuvre d’intimidation pure et simple. Au-delà du fait qu’on méprise les droits de la défense, on se permet de penser qu’on peut m’assimiler à mes clients.

Me Sebag a engagé une procédure pour atteinte à la vie privée en demandant une annulation de toute cette partie du dossier de son client. Le parquet général de Bourges a soutenu cette demande. La chambre de l'instruction rendra sa décision le 13 octobre.

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