L'ours polaire et le climat

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Maman ours
Maman ours
© Rémi Marion

L'ours polaire est-il réellement victime du réchauffement climatique ?

Nous avons tous vu ces photos ou vidéo d’ours blancs affamés, véritables sacs d’os recroquevillés sur un bout de glace qui n’a pas encore fondu.

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« Trop d’âneries sont dites » répond Rémy Marion. Spécialiste de l’ours blanc il organise un colloque demain et samedi à l’ UNESCO à Paris.

Depuis 15 ans, les effectifs n’ont pas diminué : 25 000 individus. Même s’il est compliqué de faire un réel recensement sur un territoire qui est 40 fois grand comme la France.

Et si la population a décliné dans le Nord de l’Alaska, c’est d’abord dû à l’exploitation minière et pétrolière.

Alors oui c’est vrai la banquise est indispensable à la survie de l’espèce et sa fonte n’est pas une bonne nouvelle.

Sans elle le menu des ours est compromis : Dans l’eau le phoque est une torpille. Impossible à chasser ailleurs que sur la glace. Pourtant l’ours sait nager. 600 kilomètres sans mettre patte à terre. Mais il ne peut pas chasser un phoque dans l’eau.

L’ours est présent sur 19 zones. Sur chacune la dynamique de la population est très différente. Sur la côte ouest de la baie d’Hudson la banquise disparaît tout l’été. L’ours est obligé de jeûner. Ailleurs la glace de mer est toujours là et il peut continuer à chasser et manger du phoque. Rémy Marion revient du Labrador où il a vu des ours pêcher une espèce de saumon. Un comportement redécouvert il y a quelques années et analysé comme une conséquence du changement climatique. A défaut de phoque il croque du saumon. Faux. Répond Remy Marion. Il a été observé dès le 18ième siècle.

Oui l’arctique change. Mais l’ours blanc pourrait s’adapter.

Le mélange génétique c’est l’une des réponses de la nature pour évoluer. Le Pizzly est le résultat de ce croisement. Là encore il a été présenté comme une conséquence du changement climatique. Mais ces croisements sont anciens. Dans leur patrimoine tous les ours polaires ont des traces de gênes d’ours brun. Ces histoires d’amour datent de 120 000 ans au moins : on en a trouvé la preuve dans une grotte en Ecosse où gisaient plusieurs crânes d’ours bruns et blancs.

Et ce réservoir génétique peut les aider à s’adapter aux désordres du climat.

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