“Quand Peter Mock et John German ont commencé à tester les émissions de voitures américaines, début 2014, ils avaient la ferme intention de prouver à l’Europe qu’il était possible de faire des véhicules Diesel propres”, écrit The Daily Telegraph.

Les deux hommes travaillent pour l’organisation indépendante International Council on Clean Transportation (ICCT), basée à Berlin, qui renseigne les régulateurs environnementaux de tous les continents. Après avoir remarqué que les contrôles sur route et en laboratoire de plusieurs véhicules ne donnaient pas toujours le même résultat, l’organisation avait décidé de refaire des tests sur route pour montrer que les diesels américains, soumis à des règles plus strictes, prouvaient qu’un moteur Diesel pouvait être peu polluant.

Des chiffres sans queue ni tête

Avec l’aide de l’Université de West Virginia, les deux hommes se sont donc lancés dans la mesure des émissions de plusieurs véhicules lors d’un trajet de 1 300 miles (2 000 kilomètres), entre San Diego et Seattle, aux Etats-Unis.

“Quand les résultats sont arrivés, ils étaient incohérents”, écrit The Daily Telegraph. “Alors qu’elles passaient haut la main les tests en laboratoire, les voitures Volkswagen dégageaient, dans ces essais sur route, un taux dangereux de toxines, environ 35 fois la limite légale.”

Peter Mock et John German ont alors contacté le Californian Air Resource Board (Carb) et l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA). Les deux organismes ont ouvert une enquête en mai 2014. Durant les mois qui ont suivi, le constructeur automobile allemand a insisté pour reproduire lui-même les tests, et a assuré que les mauvais chiffres étaient dus à un petit souci de réglage dans un logiciel, facilement réparable.

“Ce n’est que quand le Carb et l’EPA ont menacé Volkswagen de lui retirer l’homologation de ses moteurs Diesel en 2016 que Volkswagen a avoué son méfait, début septembre”, précise le quotidien britannique.