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Volkswagen : en France, quel impact pour les propriétaires de voitures truquées ?

Plus d’un million de véhicules pourraient être équipés du logiciel truqué en France. Entre rappel des véhicules, nouveau calcul d’émission et risque de perte de valeur des véhicules, les questions sont nombreuses.

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Plus de 2,8 millions de véhicules diesel de Volkswagen sont concernés par le trucage des tests antipollution

Par Maxime Amiot

Publié le 27 sept. 2015 à 19:21

Que va-t-il se passer pour les propriétaires de Volkswagen aux moteurs potentiellement truqués ? La question prend de l’ampleur à mesure que les chiffres sont détaillés. En Allemagne, le ministre des Transports, Alexander Dobrindt, a indiqué vendredi que la manipulation des résultats des tests antipollution concernait 2,8 millions de véhicules diesel.

En France, le cabinet Inovev s’est livré à une simulation. Sur la base des trois moteurs impliqués dans le scandale 1,2, 1,6 et 2 litres TDI, il chiffre à plus de 1,2 million les voi­tures suspectes. Commercialisés entre 2009 et 2014, les blocs visés, qui obéissent à la norme antipollution Euro 5, se retrouvent sous les capots de la marque Volkswagen.

80.000 Audi A3 concernées

La Golf 6, la Polo et la Passat… les autres marques du groupe (Audi, Skoda, Seat) sont moins ­touchées vu leur plus faible poids sur le marché français. Mais la seule A3, dans ses versions 1,6 et 2 litres, représenterait tout de même plus de 80.000 unités.

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Toutes ces voitures en circulation pourraient provoquer un joli casse-tête. Pour l’heure, Volkswagen indique préparer la mise en place de « mesures techniques » permettant d’enlever le logiciel incriminé, si celui-ci se trouve effectivement implémenté dans les véhicules­ concernés. Ce qui devrait impliquer un passage en concession, pris en charge par Volkswagen, afin de reprogrammer le moteur. Quel sera alors le nouveau niveau d’émission des véhicules ? L’histoire ne le dit pas encore.

Tests aléatoires en France dès cette semaine

En attendant le détail des me­sures de Volkswagen, les propriétaires resteront dans l’expectative. En Allemagne, l’autorité fédérale des transports (KBA) a prévenu dans une lettre de deux pages qu’elle pourrait retirer son agrément à tous les modèles concernés, ce qui aurait pour conséquence d’interdire leur circulation sur les routes allemandes. En France, les premiers tests aléatoires promis par la ministre du Développement durable Ségolène Royal, et destinés à mesurer le niveau réel des polluants, vont débuter cette semaine, selon des critères encore flous.

Autre interrogation concernant Volkswagen : comment les automobiles incriminées pourraient­elles respecter le certificat de pol­lution de l’air annoncé en juin par la ministre, et qui doit s’appliquer, de manière volontaire, au 1er janvier 2016, via la mise en place de ­pastilles de couleur ?

Un risque de dégradation de valeur

En attendant de connaître le plan d’action de Volkswagen, les propriétaires s’inquiètent sur la dégradation de la valeur même de la voiture. « En l’état, la revente de ces voitures sur le marché de l’occasion peut entraîner une décote car elles n’affichent pas les mêmes ­carac­téristiques techniques que celles­ qui étaient indiquées jusque-là », indique Céline Kastner, directrice juridique de l’Auto­mobile Club Association.Les ventes aux entreprises sont particulièrement concer­nées, tant le niveau des émissions participe directement au ­calcul de la valeur du véhicule. « On peut voir des concessionnaires ou des groupes de loueurs exiger des indemnités à Volkswagen, car ils ­risquent de se retrouver avec des ­voitures décotées par rapport à la valeur négociée au départ du ­contrat », juge Renaud Bertin, avocat spécialiste de l’automobile.

Au global, qu’il s’agisse des particuliers ou des flottes, « il peut y avoir une base juridique pour obtenir la résiliation de l’acte d’achat du ­véhicule », juge Michel Apelbaum, ­avocat à Paris. D’autres sont plus réservés. « Pour les vendeurs et les acheteurs, l’émission n’est pas un critère­ d’achat, il n’y aura pas de consé­quences », juge Pierre Chasseray, de l’association 40 Millions d’automobilistes.

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