Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Chez les Républicains, un meeting pour la primaire déguisé en réunion de soutien à Pécresse

Le meeting de lancement de la campagne des régionales de Valérie Pécresse avait des allures de compétition entre les ténors de la droite pour 2017.

Par 

Publié le 27 septembre 2015 à 17h08, modifié le 28 septembre 2015 à 07h36

Temps de Lecture 5 min.

Meeting de Valérie Pécresse pour les élections régionales à Nogent sur Marne le 27 septembre 2015. Alain Juppé, Valerie Pécresse, Nicolas Sarkozy, Président des Républicains

10 heures. Les ténors des Républicains (LR) Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire, ainsi que le président de l’Union des démocrates et indépendants (UDI), Jean-Christophe Lagarde, et la vice-présidente du MoDem, Marielle de Sarnez, font leur entrée. Standing ovation des quelque 3 000 personnes présentes au grand meeting de lancement de la campagne des régionales de Valérie Pécresse, tête de liste de la droite et du centre en Ile-de-France, dimanche 27 septembre, au Pavillon Baltard, à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne). « L’idée, c’est d’afficher le rassemblement de la droite et des centres, au moment où la gauche est empêtrée dans ses divisions », explique l’entourage de la députée des Yvelines, qui veut reprendre la région après dix-sept ans de domination de la gauche.

La photo de famille est quasi parfaite. Manque tout de même une personnalité. Et pas n’importe laquelle. Nicolas Sarkozy manque à l’appel. Arrivé vers 11 h 50, aux côtés de Mme Pécresse, le président de LR n’a pas assisté aux discours de ses rivaux pour la primaire présidentielle de 2017.

Les quatre ténors de la droite avaient pourtant prévu de faire une entrée commune. Mais M. Sarkozy a finalement changé d’avis il y a une dizaine de jours. « Le Touquet est passé par là… », explique un responsable de LR. Comprendre : l’ancien chef de l’Etat – furieux qu’Alain Juppé ne soit pas resté pour écouter son discours, le 12 septembre, au Touquet (Pas-de-Calais) – a souhaité rendre la monnaie de sa pièce à son principal rival. Une anecdote qui illustre la tension extrême régnant entre les deux favoris de la primaire depuis une quinzaine de jours. Et montre qu’à ce meeting censé être consacrée aux régionales, la primaire demeure dans toutes les têtes.

2017 dans toutes les têtes

Lors de leurs prises de parole à la tribune, les quatre ténors de la droite ont prononcé un discours tourné vers la présidentielle, en réaffirmant au passage leur soutien pour Mme Pécresse. Tous ont ciblé François Hollande, autant pour incarner l’alternance en 2017 que pour nationaliser la campagne des régionales, dans l’espoir de profiter du rejet de François Hollande.

François Fillon a ainsi cité « trois bonnes raisons de sanctionner le pouvoir », en accusant le chef de l’Etat « de mentir aux Français », de ne pas avoir réduit le chômage et d’avoir aggravé « la crise identitaire » du pays. « On est en cale sèche et le capitaine de pédalo attend que la mer veuille bien remonter. Ce pouvoir est déconnecté. Le mieux, c’est de sanctionner ceux qui font du surplace », a lancé le député de Paris. Même tonalité chez Alain Juppé :

« La France va mal car elle est mal gouvernée. La montée inexorable du chômage est le signe de l’échec de François Hollande. C’est un cancer qui mine notre société et il faut y mettre un terme en 2017 (…) L’alternance est devenue une urgence. »

Lire aussi Article réservé à nos abonnés La primaire impose sa loi à Nicolas Sarkozy
« Je ne crois pas possible de réformer notre pays, il faut le refonder », a lancé le président des Républicains Nicolas Sarkozy le 27 septembre, lors du meeting de soutien à Valérie Pécresse.

Plus applaudi que ses concurrents, Nicolas Sarkozy a lui aussi fustigé l’action de François Hollande, en essayant de nationaliser l’élection en Ile-de-France : « Le combat que tu mènes, c’est un combat national car c’est la région capitale et il concerne 12 millions de Franciliens. C’est un vrai choix politique », a lancé le président de LR en direction de Mme Pécresse.

L’ancien chef de l’Etat n’a pas caché sa volonté d’être candidat à la primaire de 2016, en lançant à l’assistance :

« Notre seul objectif est de vous offrir l’alternance des régions à la fin de l’année. Et après on commencera l’année suivante avec beaucoup d’appétit… »

Se projetant déjà vers le prochain quinquennat, il a lancé : « Je ne crois pas possible de réformer notre pays, il faut le refonder. » « Il va falloir réconcilier la France avec le travail, l’effort, le mérite », a-t-il dit, réitérant les credo de sa campagne de 2012.

Sarkozy se démarque de Le Maire et Juppé

Meeting de Valérie Pécresse pour les élections régionales à Nogent sur Marne le 27 septembre 2015. Arrivée de Bruno Le Maire

Comme à son habitude, M. Sarkozy s’est posé en rassembleur de son camp – « Il ne faudra pas se faire de procès entre nous », a-t-il notamment déclaré –, tout en marquant ses différences avec ses concurrents pour la primaire. En particulier avec Bruno Le Maire. Celui qui se pose en candidat du « renouveau » a promis d’en finir avec le cumul des mandats, en déclarant : « Les Français ne croient plus dans le cumul des mandats et ils ont raison. Ils n’en peuvent plus de ces élus qui sautent d’une ambition à l’autre. »

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Nicolas Sarkozy rassemble ses rivaux contre lui

M. Sarkozy lui a répondu en affirmant le contraire. Il a de nouveau défendu le cumul des mandats, après l’avoir déjà fait, mercredi, lors des journées parlementaires de LR, à Reims (Marne) :

« Certains disent : “Ce n’est pas bien d’être élu deux fois et d’avoir deux mandats.” Moi, je préfère ceux qui sont élus deux fois plutôt que zéro (…) Je ne connais pas un seul élu qui a volé son mandat, je ne connais que des élus qui ont mérité leur mandat. »

M. Sarkozy a également exprimé son désaccord avec l’idée de gouvernement d’unité nationale, défendue par M. Juppé. En janvier, le maire de Bordeaux avait émis l’idée que « les gens raisonnables gouvernent ensemble et laissent de côté les deux extrêmes, de droite comme de gauche, qui n’ont rien compris au monde ». Tout sauf une bonne idée, selon M. Sarkozy, qui en profite pour fustiger la modération de son rival : « Comme cela serait facile que tous les gens de bonne volonté se mettent ensemble pour finalement construire un truc qui ne gêne rien, ni personne », a-t-il ironisé, en fustigeant « la tentation du consensus », qui n’aboutirait selon lui qu’à « des demi-solutions », en particulier sur l’immigration.

Finalement, Valérie Pécresse est la seule à n’avoir parlé que des régionales en Ile-de-France. Lors d’un discours volontariste, la candidate a montré qu’elle comptait surfer sur la dynamique des municipales et des départementales :

« La leçon à retenir de tous ces succès, c’est qu’à chaque fois, c’est l’union de la droite et du centre qui a fait notre victoire. Du MoDem à la Droite forte, de l’UDI au PCD [Parti chrétien démocrate], toutes les composantes de la droite et du centre sont aujourd’hui rassemblées et en ordre de marche. »

« La révolte gronde contre une gauche qui a tout promis et qui n’a rien tenu », a accusé celle qui se trouve au coude-à-coude dans les sondages avec Claude Bartolone. Sans oublier d’attaquer son adversaire socialiste, présenté comme « un candidat de rechange » choisi par François Hollande : « Le bilan, c’est leur boulet. Ils n’y échapperont pas ! » Réponse lors du scrutin des 6 et 13 décembre.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.