La Namibie a disputé 16 matchs en Coupe du monde et elle en a perdu… 16. Le pays du sud-ouest de l’Afrique, qui compte un peu plus de deux millions d’habitants, est loin du statut de grande puissance du rugby que peut revendiquer sans forfanterie son voisin sud-africain.

Mais derrière les « Springboks » (surnom de la sélection d’Afrique du Sud), doubles champions du monde (1995 et 2007), les Namibiens, dont six joueurs évoluent en France, portent les couleurs du rugby africain.

L’équipe de Namibie, traditionnellement composée d’une majorité de joueurs blancs, est célèbre pour avoir subi la plus grosse défaite de l’histoire du Mondial. En 2003, elle s’est inclinée sur le score record de 142 à 0 contre l’Australie.

Un essai pour les vaillants Africains

Jeudi 24 septembre, pour leur entrée dans cette Coupe du monde en Angleterre, les Namibiens rencontraient la Nouvelle-Zélande. Contre les « All Blacks », ils ont à nouveau mordu la poussière (58-14), mais les vaillants Africains sont parvenus à inscrire un essai aux champions du monde en titre, qu’ils ont célébré presque comme une victoire.

« On savait que ce serait très difficile, mais nous avons montré que nous avions progressé dans certains aspects de notre jeu, a assuré Phil Davies, le sélectionneur gallois de la Namibie, dont beaucoup de joueurs sont amateurs. Cela a été le cas notamment en touche, même si on a été sous pression. On s’est bien battu. Au regard des précédents résultats en Coupe du monde (de la Namibie), c’est un pas en avant. »

Pour concrétiser leurs progrès, les Namibiens ont un rêve : décrocher leur première victoire lors d’un Mondial. En excluant la rencontre contre les redoutables Argentins, deux opportunités s’offrent à eux : le 29 septembre contre les Tonga (1) puis, mercredi 7 octobre, contre la Géorgie.

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Le rêve namibien

En cas de succès, la Namibie, qui compte 12 000 licenciés, deviendrait le deuxième pays africain, après l’Afrique du Sud, à remporter une rencontre de Coupe du monde.

Deux autres équipes du continent ont disputé au moins un Mondial, le Zimbabwe (en 1987 et 1991) et la Côte d’Ivoire (en 1995), mais elles n’ont connu que des défaites.

Une victoire namibienne pourrait donner un coup de fouet au développement du rugby dans le pays et plus largement sur le continent africain.

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Rugby à VII

Manquant de structures, d’encadrement et de culture du rugby – surtout dans les nations francophones –, le ballon ovale a bien dû mal à se faire une place en Afrique. Depuis 2000, la Fédération africaine (Rugby Afrique) organise tous les ans la Coupe d’Afrique, à laquelle l’Afrique du Sud ne participe plus.

Cette année encore, la Namibie s’est imposée devant le Zimbabwe. L’an prochain, l’Ouganda, pays anglophone où le rugby progresse, intégrera l’élite africaine où il rejoindra la Namibie, le Zimbabwe et le Kenya.

Ce dernier démontre que l’avenir du rugby africain – masculin et féminin – passe davantage par le rugby à VII, discipline plus facile d’accès, qui sera au programme olympique à Rio en 2016. Lors des deux dernières Coupes du monde à VII, les Kényans ont atteint les demi-finales.

(1) Namibie-Tonga à 17 h 45 sur Canal + Sport.