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Hongrie

[Reportage] En Hongrie, des migrants sous haute surveillance

La Hongrie va-t-elle totalement fermer sa frontière comme elle le laissait entendre vendredi, ou au contraire va-t-elle envisager la création d’un « corridor » laissant les migrants traverser le pays sous l’entière responsabilité de l’Autriche et de l’Allemagne ? Une chose est sûre, rien ne semble arrêter le flux des réfugiés. Au point de passage de Zakany, à la frontière croate, près de 5 000 migrants sont encore arrivés ce samedi 26 septembre sous la très haute surveillance de l’armée et de la police hongroise.

Selon les bénévoles qui leur viennent en aide, près de 1500 migrants s'entassent dans ce train.
Selon les bénévoles qui leur viennent en aide, près de 1500 migrants s'entassent dans ce train. Stéphane Lagarde/RFI
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De notre envoyé spécial à Zakany, Stéphane Lagarde

Impossible de s’approcher d’avantage des réfugiés, regrette une jeune bénévole hongroise. Les forces de sécurité sont tendues, elles ont vérifié les papiers de tous les civils dans l’après-midi. Deux trains de migrants ont déjà quitté Zakany dans la journée pour l’Autriche. Il est bientôt 21h, et un autre convoi est toujours à quai dans cette petite gare du sud-est de la Hongrie.

Douze wagons attendent les migrants qui arrivent à pied depuis la frontière croate. 800 mètres de vigne et de cyprès à traverser, sous la surveillance des militaires grimpés sur le toit de la gare. Un déploiement de sécurité qui fait sourire Babi, mariée à un Syrien. Babi est venue avec son mari depuis Gyongyos, à l’opposé d’ici, au nord-est de la Hongrie. Bottes jaunes, veste patchwork de couleurs vives, elle trouve ridicule un tel déploiement de sécurité. « Mon mari leur parle. Je sais très bien que ce ne sont pas des terroristes », dit-elle.

Agrippés aux fenêtres, les migrants reçoivent de l'eau et des vivres de la part des bénévoles présents sur le terrain.
Agrippés aux fenêtres, les migrants reçoivent de l'eau et des vivres de la part des bénévoles présents sur le terrain. Stéphane Lagarde/RFI

Les soldats surveillent avec des caméras et des jumelles infrarouge explique encore la coordinatrice hongroise des bénévoles. Tout le long du train, des militaires pour la plupart masqué et portant des armes automatiques encadrent le convoi, tandis que des dizaines de policiers en gilet jaune fluorescent font monter les migrants à bord. A chaque fois qu’un wagon est rempli, le train bouge et les volontaires ont l’autorisation d’y aller. 15 minutes pas plus. Et c'est la ruée sur les fenêtres pour donner à boire et à manger à ceux qui ont fui leur pays.

Trains bondés

« Nous lançons les choses par les fenêtres, explique Andréa, une bénévole. On essaye de donner de l’eau car beaucoup on soif. Nous avons distribué 50 litres d’eau mais c’est loin d’être suffisant. » Andréa estime à 1 500 le nombre de personnes entassées dans le train.

Les autorités hongroises n’ont pas fourni de chiffres officiels à RFI, mais selon les témoins, près de 5 000 migrants ont transité par la petite gare de Zakany jusqu’à plus de minuit hier soir. 10 000 étaient déjà entrés en Hongrie mercredi, en provenance de la Croatie voisine.

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