Votre navigateur est obsolète. Veuillez le mettre à jour avec la dernière version ou passer à un autre navigateur comme ChromeSafariFirefox ou Edge pour éviter les failles de sécurité et garantir les meilleures performances possibles.

Passer au contenu principal

Crise des migrantsL'Allemagne veut durcir ses règles d'asile

1 / 126
Les migrants étaient bloqués à la frontière macédonienne. (22 août 2015)
Le camp d'Idomeni a été évacué. Plusieurs milliers de personnes ont été déplacées vers des centres d'accueils, notamment à Thessalonique. (26 mai 2016)
A Idomeni, des heurts ont éclaté entre migrants et policiers macédoniens. Ces derniers ont utilisé des gaz lacrymogènes. (Dimanche 10 avril)

Le gouvernement allemand a approuvé mardi un durcissement des règles pour certaines catégories de demandeurs d'asile afin de mieux répondre à la crise migratoire qui gagne toujours en ampleur en Europe. Plus d'un demi-million de migrants ont désormais traversé la Méditerranée cette année.

Mesure phare approuvée lors d'un conseil des ministres à Berlin: déclarer l'Albanie, le Kosovo et le Monténégro «pays d'origine sûrs» afin de pouvoir accélérer les procédures d'examen des dossiers et d'expulsion. Ces règles doivent entrer en vigueur début novembre après un vote du parlement allemand.

Il s'agira aussi de réduire les aides financières pour rendre la venue en Allemagne moins attractive aux migrants économiques. «Nous voulons envoyer un signal clair à ceux qui ne fuient pas la guerre ou ne sont pas victimes de persécutions: nous voulons leur dire ne venez pas», a lancé le ministre de l'Intérieur Thomas de Maizière.

Chiffres à nouveau en hausse

Au premier semestre 2015, près de 40% des demandeurs d'asile en Allemagne étaient originaires des Balkans, alors que leur chance de voir leur demande acceptée est inférieure à 1%. Avec entre 800'000 et un million de demandeurs attendus cette année, dont des centaines de milliers de Syriens, Afghans et Irakiens, les dossiers des Balkans contribuent à embouteiller le système d'accueil des réfugiés.

Selon M. de Maizière, septembre sera d'ailleurs un nouveau mois «record» supérieur aux 105'000 migrants comptabilisés en août. Après un ralentissement mi-septembre avec la réintroduction des contrôles aux frontières, les chiffres sont repartis à la hausse avec entre 8000 et 10'000 nouvelles arrivées quotidiennes ces derniers jours.

Cap symbolique franchi

A l'échelle européenne, la crise migratoire a passé le cap symbolique du demi-million de migrants arrivés cette année par la Méditerranée. Près de 515'000 personnes ainsi que 3000 morts ont été recensés dans un bilan du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) publié mardi.

Lundi, 5335 migrants sont encore entrés en Hongrie, quasiment tous depuis la Croatie. Quelque 3700 personnes ont été prises en charge à la frontière autrichienne avant d'être acheminées en Allemagne, première destination en Europe. Un total de 1151 personnes ont aussi été secourues en Méditerranée lundi, et mardi 346 personnes à bord de trois canots pneumatiques ont été sauvées au large de la Libye.

Orban très critiqué

Sur le front diplomatique, et toujours sur fond de divisions européennes, le Premier ministre hongrois Viktor Orban doit se rendre mercredi à l'Assemblée générale de l'ONU pour défendre sa ligne dure et ses clôtures barbelées aux frontières Schengen de son pays, qui a vu transiter près de 300'000 migrants en 2015.

Par le passé, il a indiqué vouloir fermer la frontière croato-hongroise, par où passent la plupart des migrants depuis que la frontière serbe leur a été fermée par Budapest. Le Premier ministre croate Zoran Milanovic a dénoncé mardi la politique «totalement inacceptable» de Budapest.

Opposé à la proposition de la chancelière allemande Angela Merkel d'imposer aux pays de l'Union européenne des quotas d'accueil de réfugiés, le gouvernement hongrois a par contre dit vouloir plaider devant l'ONU pour l'introduction de «quotas mondiaux» de répartition.

Juncker: «état de l'UE pas bon»

La ministre de l'Intérieur slovène Vesna Györkös Znidar a indiqué de son côté que la Slovénie était préparée au transit de quelques milliers de migrants vers l'Autriche et l'Allemagne en cas de fermeture de la frontière croato-hongroise. Mais «si 10'000 personnes arrivent chaque jour, ce sera un problème pour nous».

Confronté à ces divisions, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a jugé mardi que «l'état de notre Union européenne n'est pas bon, les fissures de solidarité se multiplient». S'inquiétant d'une «dangereuse renaissance de sentiments nationaux», M. Juncker a souligné que l'Europe avait «une ardente obligation» d'accueillir les réfugiés.

ats