Coupe du monde de rugby: Pourquoi vous devez continuer de tailler le XV de France

De notre envoyé spécial à Croydon (Angleterre),

Pas excitant, sans grand fond de jeu, malmenés une demi-heure par la Roumanie… Malgré leurs deux victoires en autant de matchs de Coupe du monde, les Bleus prennent encore cher. « La critique est un sport national en France », lâche, désabusé, Philippe Saint-André. Oui, et tant mieux. Avant le troisième match des Français contre le Canada jeudi (21h), il est grand temps d’inciter le supporter tricolore à ne pas culpabiliser de râler devant sa TV. Et ce pour trois raisons.

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AFP-William WEST/Montage 20 Minutes

• Parce qu’ils le font eux-mêmes

Après la victoire contre l’Italie, le capitaine Thierry Dusautoir parlait de « fébrilité » et de manque de « rythme ». Après la Roumanie, Philippe Saint-André évoquait « le néant » tricolore lors de la première demi-heure du match. Et avant le Canada, Pascal Papé explique que l’équipe de France fait trop de fautes. En fin de compte, les plus grands critiques des Bleus sont les Bleus eux-mêmes. Si on n’a pas le son de la désormais fameuse séquence, on devine ainsi que les piques les plus vexantes entendues jusqu’à présent sont sortis de la bouche de leur sélectionneur dans les vestiaires contre la Roumanie.

• Parce qu’on voit mieux ailleurs

Mettons notre chauvinisme de côté et admettons que depuis le début de la compétition, on a vu plus de rugby dans un match de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande ou encore de l’Argentine que lors des sorties des Bleus. Dans notre poule, l’Irlande a confirmé son statut de favori pour la première place, même si le XV du Trèfle n’a affronté que la Roumanie et le Canada.

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« L’Irlande me semble plus complète que la France, avec cette capacité à imposer de grosses séquences sans paniquer », estime, après avoir affronté les deux, le sélectionneur roumain Lynn Howells. Prétendant au titre suprême, le XV de France est juste moins séduisant que plusieurs de ses concurrents. On a le droit de le regretter sans préjuger du résultat final.

Christophe Ena/Sipa

• Parce que le XV de France s’en sert

A croire que le rugby français est maso. Historiquement, les Bleus ont souvent pris du plaisir à essayer de donner tort à leurs contempteurs. Lors de la Coupe du monde 2011, le sélectionneur Marc Lièvremont ainsi incitait ses joueurs à regarder les titres de la presse néo-zélandaise, très sévère à leur égard, pour se motiver.

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Si Sébastien Tillous-Borde « n’a pas accroché d’articles au mur de sa chambre », Mathieu Bastareaud s’est, lui, déjà plaint du manque de soutien. « La principale qualité de ce groupe, c’est de se souvenir qu’ils ont été mis plus bas que terre », jugeait Serge Blanco jeudi lors d’une rencontre avec les lecteurs de Sud Ouest. Allez, encore quelques bonnes critiques et on décrète l’union sacrée pour taper les All Blacks en quart de finale.