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Régionales : Sarkozy veut retirer l’investiture de Morano après ses propos sur la « race blanche »

En revanche, la direction des Républicains n’a pas l’intention d’exclure la députée européenne du parti.

Le Monde

Publié le 30 septembre 2015 à 13h09, modifié le 30 septembre 2015 à 18h11

Temps de Lecture 3 min.

Nadine Morano le 7 septembre lors du procès qui l'a opposé à Guy Bedos.

La décision est actée. Les Républicains (LR) comptent retirer à Nadine Morano son investiture pour les élections régionales en Meurthe-et-Moselle, après ses propos sur la France, un pays de « race blanche ».

Plusieurs sources de la direction de LR ont confirmé au Monde, mercredi 30 septembre, que le parti présidé par Nicolas Sarkozy avait décidé d’officialiser le retrait de l’investiture de Mme Morano, lors d’une réunion de la commission nationale d’investiture (CNI) qui se tiendra le 7 octobre. A noter que Mme Morano, qui se trouve être vice-présidente de la CNI, « ne pourra être juge et partie », lors de cette réunion, a précisé la direction de LR.

Un communiqué diffusé par le parti, mercredi matin, confirme l’information du Monde, précisant que l’ex-chef de l’Etat a saisi «  la Commission nationale d’investiture pour lui proposer de retirer l’investiture en Meurthe-et-Moselle à Nadine Morano ». Derrière cette décision, les propos de Mme Morano, qui « ne correspondent ni à la réalité de ce qu’est la France ni aux valeurs défendues par Les Républicains ». En revanche, la formation n’a pas l’intention d’exclure Mme Morano du parti.

Sarkozy : « Provoquez-vous tout seul, mais laissez-nous préparer les élections »

A l’issue d’une réunion de travail du parti, mercredi, Nicolas Sarkozy s’en est pris, sans jamais nommer Mme Morano, aux auteurs de « dérapages plus liés à un souci de publicité personnelle qu’à une réflexion approfondie ».

« Tout ce qui vient nourrir et enrichir le débat est bienvenu. Il n’y a pas de pensée unique ici. Mais que l’originalité de chacun dans la famille soit mis au service d’un projet collectif et non pas au service de soi-même. (...) Chacun doit avoir conscience de ses responsabilités, spécialement à deux mois des régionales. Je dois dire à tous ceux qui cherchent la provocation : provoquez-vous tout seul, mais laissez-nous conduire et préparer les élections régionales. »

L’intéressée a réagi sur Twitter, disant « s’étonner » de cette annonce sans réunion préalable de la CNI :

Interrogée par Le Point, elle enfonce le clou. Celle qui s’est portée candidate à la primaire à droite pour la présidentielle de 2017 dit être victime d’un « procès en sorcellerie » et défie Nicolas Sarkozy en ces termes : « Ce n’est même pas la peine qu’il songe à se présenter à la présidentielle, je le dézinguerai ! »

« Comme elle a mis de l’huile sur le feu, sanction »

Depuis plusieurs jours, la pression s’était accentuée autour de la députée européenne, et la tête de liste du parti pour les élections dans le Grand Est, Philippe Richert, avait demandé mercredi matin aux instances nationales de « tirer toutes les conséquences » concernant l’investiture de Mme Morano. Cette dernière, qui avait parlé, lors d’un passage télévisé, de la « race blanche » de la France, a maintenu ses propos mercredi matin sur Europe 1.

« Les positions de Nadine Morano ne sont, aujourd’hui, pas compatibles » avec les orientations de son équipe, écrit M. Richert dans un communiqué

« J’ai de multiples manières, dans la journée d’hier, tenté de joindre Mme Morano pour évoquer cette situation, et son refus de répondre à mes appels illustre largement sa volonté de ne pas vraiment s’inscrire dans la démarche nécessairement collective qui est celle d’une campagne régionale. »

M. Richert a demandé le retrait de l’investiture de Mme Morano en Meurthe-et-Moselle « en plein accord avec l’ensemble des autres têtes de liste départementales ». Il faut dire que les propos de l’eurodéputée avaient mis certains responsables locaux en colère, et le maire UDI de Nancy, Laurent Hénart, avait déjà demandé mardi à M. Richert de lui refuser la tête de liste si elle ne « retir (ait) pas ses propos ».

Selon l’entourage de M. Sarkozy, l’éviction de Mme Morano est le résultat de ses provocations répétées : « On attendait que Morano calme le jeu et reconnaisse sa maladresse. Comme elle a mis de l’huile sur le feu, sanction. »

Au niveau national, Alain Juppé avait condamné la sortie de l’ancienne ministre et déclaré que « la notion de race ne (lui paraissait) pas quelque chose d’acceptable », tandis que Nathalie Kosciusko-Morizet avait qualifié d’« exécrables » ces propos.

Pour autant, le parti avait jusqu’ici refusé de sanctionner l’élue. Le porte-parole des Républicains, Sébastien Huyghe, avait, par exemple, expliqué mardi que les propos de Mme Morano « n’engageaient qu’elle » :

« Les Républicains réaffirment fortement que les propos de Nadine Morano n’engagent qu’elle. Clairement, c’est une faute, c’est une faute qui n’engage qu’elle-même. C’est une faute politique, et donc je pense que la sanction, elle viendra de la part de l’opinion, elle viendra de la part des électeurs. »

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