Le pape François a rencontré en secret Kim Davis, l'égérie très controversée des opposants au mariage homosexuel aux États-Unis, la semaine passée lors de son voyage historique, a révélé celle-ci dans un entretien télévisé mercredi.

C'est lors de son étape dans la capitale fédérale que François a reçu Kim Davis et son mari.

«C'était une réelle leçon d'humilité de penser qu'il souhaitait me rencontrer et me connaître», a déclaré Mme Davis sur la chaîne ABC.

«J'ai tendu ma main, il l'a prise et je l'ai serré dans mes bras et il m'a serrée dans ses bras et m'a dit: "Merci pour votre courage"», a-t-elle raconté.

Cette greffière d'un comté du Kentucky est devenue le porte-drapeau des opposants au mariage gai parce qu'elle refuse de signer des actes de mariage pour des couples de même sexe, malgré de nombreuses injonctions de tribunaux, y compris de la Cour suprême, et même quelques jours en prison.

Le pape a fait allusion à Mme Davis sans la nommer lors du vol de retour de son voyage aux États-Unis. Le pape a ainsi réaffirmé que l'objection de conscience était «un droit», pour les religieuses américaines refusant d'inclure l'avortement dans la police d'assurance maladie de leurs employées, comme pour les fonctionnaires s'opposant au mariage homosexuel.

L'avocat de Kim Davis, Mathew Staver, a précisé au New York Times que le Vatican avait été à l'origine la rencontre.

Emprisonnée durant cinq jours début septembre après avoir refusé d'enregistrer des mariages homosexuels au nom de ses convictions religieuses, Mme Davis, chrétienne évangélique âgée de 49 ans, a repris le travail après sa libération. Elle ne délivre pas elle-même de certificats de mariage aux couples gais, mais elle n'empêche pas l'un de ses adjoints de le faire, à la condition que ces documents ne portent pas son nom.

Durant son voyage aux États-Unis, le pape François a dénoncé vendredi devant l'ONU «la colonisation idéologique» qui impose aux «peuples» des «modèles de vie anormaux et irresponsables», dans une allusion implicite à la théorie du genre et au mariage gai.

Certains, a-t-il critiqué, cherchent à «promouvoir une colonisation idéologique à travers l'imposition de modèles et de styles de vie anormaux, étrangers à l'identité des peuples et, en dernier ressort, irresponsables». Il a demande aux Nations unies de reconnaître «une loi morale inscrite dans la nature humaine elle-même, qui comprend la distinction naturelle entre homme et femme».