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Cameron ne s’excuse pas auprès des Jamaïcains pour le rôle du Royaume-Uni dans l’esclavage

Quinze pays exigent des anciens colonisateurs des compensations pour leur participation à la traite négrière aux Caraïbes, avant 1833.

Par  (avec AFP)

Publié le 01 octobre 2015 à 15h22, modifié le 01 octobre 2015 à 16h39

Temps de Lecture 2 min.

Sculpture tirée de l'exposition du mémorial ACTe en Guadeloupe.

Pour son premier déplacement officiel en Jamaïque, mardi 29 et mercredi 30 septembre, le premier ministre britannique, David Cameron, a ignoré les demandes d’excuses adressées au Royaume-Uni pour son rôle historique dans la traite négrière, malgré la pression exercée par plusieurs leaders caribéens.

La Jamaïque a été une colonie britannique jusqu’en 1962. L’île fait partie de la Caribbean Community and Common Market (Caricom) qui regroupe quinze pays des Caraïbes, tous étant d’anciennes colonies des puissances européennes. La Caricom a annoncé en 2013 sa volonté d’obtenir des réparations pour les siècles d’esclavage, sans préciser de montant particulier.

En 2004, note The Guardian, une coalition de groupes rastafaris en Jamaïque avait estimé que les pays européens devraient payer 129 milliards de dollars pour réinstaller 500 000 rastafaris en Afrique.

Des liens ancestraux avec l’esclavage ?

En amont de ce déplacement, le premier en quatorze ans d’un premier ministre britannique, la présidente de la commission des réparations de la Caricom, Hilary Beckles a publié une lettre dans le Jamaica Observer adressée à David Cameron. Il lui demandait de faire amende honorable, soulignant ses propres liens ancestraux avec la traite.

« Vous êtes un petit-fils du sol jamaïcain, privilégié et enrichi par l’asservissement de nos ancêtres par les vôtres. […] Vous êtes, Monsieur, un produit prisé de cette terre et des bénéfices tirés de l’aubaine par votre famille et dont vous avez hérité. »

La première ministre jamaïcaine Portia Simpson Miller a indiqué avoir soulevé la question des réparations lors d’une réunion formelle avec David Cameron, « sous les auspices de la communauté caribéenne », tout en étant consciente des « sensibilités évidentes ».

La question de la responsabilité britannique esquivée

Un appel resté lettre morte pour le premier ministre britannique, qui a appelé la Caraïbe à « aller de l’avant », dans son discours devant le Parlement jamaïcain, sans faire mention du rôle actif du Royaume-Uni dans la traite.

« L’esclavage est abominable dans toutes ses formes. Il n’a aucune place dans une société civilisée, et le Royaume-Uni est fier d’avoir montré la voie de son abolition. Que la Caraïbe ait émergé de cette longue et obscure ombre témoigne de la résilience et de l’esprit de ses habitants. Je reconnais que ces blessures sont très profondes. Mais j’espère, comme des amis qui ont vécu tellement de choses ensemble dans les temps les plus sombres, que nous pouvons aller de l’avant à partir de ce douloureux héritage et continuer à construire pour l’avenir. »

David Cameron a insisté sur sa volonté de bâtir le futur, et a annoncé à Kingston un paquet financier d’aide d’environ 455 millions de dollars (plus de 400 millions d’euros) afin d’investir dans des infrastructures en Jamaïque, tels que des ports, ponts, routes et un projet de gestion des déchets. Cent quatre-vingts millions de dollars (environ 160 millions d’euros) seront également fournis pour améliorer l’accès aux soins et impulser la croissance économique, faisant du Royaume-Uni, selon son premier ministre, le plus important donateur bilatéral dans la région.

Selon The Guardian, en 2006 Tony Blair avait exprimé sa « profonde tristesse » pour l’esclavage, sans admettre la culpabilité historique du Royaume-Uni.

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