Les secrets du ballon de la Coupe du monde de rugby
Pour la sixième édition consécutive, le britannique Gilbert est le fournisseur officiel du ballon de la Coupe du monde de Rugby. Cette année, l’évolution technologique majeure a porté sur la tenue de la balle en main. Le fabricant a amélioré la souplesse du caoutchouc et les caractéristiques hydrophobes de la surface. Avant le match France-Canada, découvrez ce ballon sous toutes les coutures.
Ludovic Dupin
Il est de tous les essais, de toutes les pénalités, au cœur des mêlées, mais personne ne le félicite jamais. Malgré ses caractéristiques physiques exceptionnelles, le ballon ne fait pas partie du Panthéon des Dieux du stade. Pour la Coupe du monde de rugby 2015, c’est le britannique Gilbert qui a reçu la charge de fournir le ballon officiel. La société, qui fabrique des ballons de rugby depuis 1823, est fournisseur de la Coupe du monde depuis 20 ans.
A chaque année son modèle. En 1995, le ballon s’appelait Barbarian, en 1999 le Revolution, en 2003 le Xact, en 2007 le Synergie et en 2011 le Virtuo. Pour 2015, il s’agit du Match XV (à prononcer Ex Vi). Ses 460 grammes ont demandé plus de deux ans de développement au fabricant. La société affirme que le Match XV a été le ballon le plus testé de son histoire.
Meilleure prise en main
Nous sommes loin des vessies de porc gonflées du 19e siècle. Pour les versions précédentes du ballon, Gilbert avait beaucoup travaillé sur le placement de la chambre à air et de la valve afin d'améliorer l’aérodynamisme du ballon et homogénéiser sa masse : des éléments essentiels pour les buteurs. Pour le cru 2015, l’amélioration a porté sur la prise en main de la balle. "La composition brevetée de la surface en caoutchouc a été modifiée pour être plus souple, mais tout aussi résistante que les versions précédentes. Par ailleurs, la dispersion de l’eau sur la surface a été repensée pour améliorer la tenue de balle", explique Richard Gray, le directeur Marketing, qui se refuse à donner trop de détails techniques.
La conception du ballon répond à la fois aux exigences de World Rugby, la fédération internationale, aux demandes des joueurs et aux innovations qui sortent de la tête des ingénieurs, résume Richard Gray. Ce développement passe par une étude mathématique, un développement physique et aérodynamique, la conception d’un prototype et un test avec de véritables joueurs. Chaque changement sur la balle va demander de répéter quatre à cinq fois ce cycle pour arriver au résultat escompté.
Une fois le ballon mis au point, tous les exemplaires ne sortent que d’une seule usine, celle de Gilbert dans la ville de Rugby en Angleterre. Pas question de faire sous-traiter la balle. "L’usine ne produit que des ballons Gilbert et ne travaille pour aucune autre marque", souligne Richard Gray. Le Match XV alimente depuis 2014 le championnat britannique (Aviva Premiership), le championnat français (Top 14) et la Coupe d’Europe. Pour la phase finale de la compétition, chaque ballon utilisé en jeu est inspecté par des équipes de Gilbert et mis à la pression exacte demandée par les organisateurs.
Un futur numérique
Alors que nous n’en sommes qu’à la phase de poule de cette Coupe de monde 2015, "nous avons déjà commencé les discussions pour concevoir la balle de la prochaine édition", affirme Richard Gray. Et cette fois-ci, c’est la révolution numérique qui pourrait changer le ballon. Si le porte-parole de l’entreprise reste vague sur les pistes, il évoque des premiers tests déjà réalisés avec, par exemple, des systèmes de trackers GPS ou de puces RFID à l'intérieur du ballon ovale, afin de vérifier si celui-ci touche les limites du terrain ou la zone d’en-but.
Ludovic Dupin
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