
Temps de lecture : 2 min
-
Ajouter à mes favoris
L'article a été ajouté à vos favoris
- Google News
Jeudi soir, le conseil d'administration d'Air France-KLM a voté à l'unanimité un plan de restructuration alternatif qui prévoit une réduction de l'offre longs-courriers, des licenciements et le report des livraisons de nouveaux avions. Et ce, parce que les syndicats de pilotes ont refusé un plan de productivité prévoyant qu'ils travailleraient plus pour gagner autant – c'est-à-dire beaucoup.
La compagnie aérienne, jadis fleuron du prestige français, a mal vieilli. À 82 ans, elle ressemble à une société féodale. Les seigneurs, très minoritaires – 8 % des effectifs –, ce sont les pilotes, qui disposent finalement d'un pouvoir de vie ou de mort sur l'ensemble du groupe. Ce pouvoir repose sur deux piliers : une capacité de nuisance exceptionnelle, un droit de regard et de veto sur des décisions stratégiques.
Nuisance et cogestion
La capacité de nuisance s'est exercée de façon spectaculaire en septembre 2014, quand 14 jours de grève des pilotes ont non seulement nui à l'image de fiabilité d'Air France, mais ont de surcroît transformé en perte un léger bénéfice pour l'année (qui aurait été le premier depuis six ans). Le mouvement social a coûté, selon la direction, 425 millions d'euros, et la compagnie a perdu 129 millions d'euros au lieu d'en gagner 296.
La cogestion s'applique à l'embauche et aux contrats de travail des pilotes, y compris dans les filiales, et à l'achat de matériel. Alexandre de Juniac, le PDG d'Air France-KLM, avait annoncé à son arrivée sa volonté de revenir sur les accords qui donnent aux pilotes une partie des clés de la maison. Il y a malheureusement renoncé.
Les compagnies aériennes meurent aussi
À Découvrir
Le Kangourou du jour
Répondre
Pendant ce temps, Air France se trouve prise en tenaille par la concurrence. Elle n'a pas pris assez tôt au sérieux l'émergence du low cost, d'une part, et se trouve, d'autre part, concurrencée par les compagnies du Moyen-Orient, voire d'Asie, lesquelles peuvent offrir un service comparable, voire de meilleure qualité, pour des coûts moins élevés.
Air France doit donc réaliser, à marche forcée, des gains de productivité. British Airways, dans un contexte comparable, y est parvenu. Aujourd'hui, le temps presse. Les pilotes ne peuvent pas ignorer que les compagnies aériennes meurent aussi.
625 h de vol par an soit 54 h par mois soit 14 h par semaine, voila la realite du temps de pilotage moyen des pilotes d'...AF, ce n'est pas le bagne ou la mine de sel alors que leurs concurents volent en moyenne 750 a 800 h par an sans que cela ne produise plus de catastrophes, les pilotes d'AF refusent le reel, mais qu'ils ne se fassent aucune illusions, le reel aura toujours le dernier mot, la compagnie ne vie plus pendant les 30 glorieuses ou est toujours dosses aux deniers des contribuables pour le maintenir leurs Zacquis, ces temps la sont revolus
et d'autres part il n'y pas qu'eux qui ont des responsabilites, il y en d'autres qui le sont tout autant et bien moins payes
Il n'y a pas que les pilotes qui abusent de leur situation. Une minorité d'extrémistes bien placés, et vous avez la SNCF..., l'EDF, les aiguilleurs du ciel, etc. Bloqués à l'échelon national pour protéger leurs avantages déjà exorbitants et peut-être en obtenir d'autres aux dépends de la quasi totalité de la population. Mais quel gouvernement aura le courage d'affronté ce cancer ?
Les journalistes ne font pas toujours preuve de déontologie, ne font pas toujours l'effort de vérifier leurs information...s, et se rendent occasionnellement coupable de relayer ce que les grands de ce monde (qui ne sont pas les pilotes d'Air France) leur demandent de relayer. Cet article force à s'interroger.
La caste qui dirige, soyons lucides, ce n'est pas une poignée de salariés trop bien payés (french touch : ceux qui gagnent plus que moi sont trop bien payés), mais un réseau de politiques, administrateurs, et patrons de presse, qui décident pour nous tous et choisit l'information qui nous sera dispensée.
Les journalistes ne devraient pas être les relais de cette caste vers le peuple.
Les commentaires sont en phase avec l'approche simpliste de l'article, à charge contre les pilotes alors qu'Air France se meurt doucement d'être restée une administration d'Etat.
On a le droit de prendre un peu de recul sur la responsabilité des élites et de l'Etat dans la débâcle. On peut aussi réfléchir à la société qu'on veut laisser aux générations suivantes...