L’Insee voit la France aller mieux et le chômage stagner
La croissance économique devrait s'établir à 1,1% cette année, le plus haut niveau depuis 2011, selon les prévisions de l'Insee rendues publiques ce jeudi soir. Les statisticiens constatent que la France va un peu mieux, grâce à la baisse de l'euro, à celle du pétrole, et aux baisses d'impôts pour les entreprises. Mais le redressement de l'activité reste insuffisant pour faire baisser le chômage.

L’économie française sort lentement de convalescence. La croissance atteindrait 1,1% cette année, son plus haut niveau depuis 2011, après 0,2% l'an dernier, d'après le point de conjoncture trimestriel de l’Insee rendu public ce jeudi soir. Un chiffre annuel légèrement supérieur à la prévision officielle du gouvernement (1%). Dans cette seconde moitié de 2015, le rythme du PIB tricolore retrouve des niveaux proches de son potentiel. Il aurait progressé de 0,2% au troisième trimestre puis il accélérerait à 0,4% au quatrième.
Cette reprise en pente douce s’explique par une accélération des exportations, à la faveur de la baisse de l’euro et des ventes d’aéronautique, tant militaires que civiles, réalisées au début de l’année. Le commerce mondial pâtit certes du ralentissement chinois, mais il reste vigoureux entre pays développés et la France en profite. Dans le même temps, la demande intérieure demeure soutenue : les Français bénéficient d’une faible inflation, leur pouvoir d’achat est trois fois moins amputé qu'en 2013 par les hausses d’impôts. La consommation s'accroît, donc.
Le taux de marge des entreprises se redresse
Les entreprises parviennent ainsi à dégager des moyens financiers plus importants. Leur taux de marge se redresse, à la faveur de la baisse du pétrole (pour moitié) et du Crédit d’impôt compétitivité emploi (pour l'autre moitié), estime l'Insee. Il atteindrait 31,5% de la valeur ajoutée, au plus haut depuis début 2011, après une dégringolade à 29,1% mi-2014. Dans un panorama éclairci, et fortes de ces gains, les chefs d'entreprises débloquent un peu leurs décisions d’investissements et d'embauches.
Résultat, le marché du travail devrait se stabiliser. Les créations d’emplois dans le privé seraient au nombre de 41.000 cette année, après 63.000 destructions en 2014. Le taux de chômage n’augmenterait plus, il stagnerait à 10% de la population active en métropole et 10,3% DOM compris à la fin de l’année.
L'atonie du bâtiment coûte très cher au pays
Le gouvernement pourra lire à travers ces prévisions que sa politique fiscale n'entrave plus la croissance. Mais il espérait une baisse du chômage. Manuel Valls avait tablé sur une progression du PIB en tendance de 1,5% (à distinguer du chiffre de l'Insee) à la fin de l'année, qui aurait favorisé un recul du nombre de demandeurs d'emploi. Nous n'y sommes pas.
L’activité économique pourrait être bien plus tonique si le secteur du bâtiment, toujours amorphe, ne plombait pas l’ambiance. Le marasme de la construction coûte 0,4 point de PIB, a calculé l’Insee. Autrement dit, si cette branche connaissait une conjoncture normale, la croissance de la France serait supérieure à 1,5%, le seuil, donc, à partir duquel le chômage a de fortes chances de baisser. "La faiblesse de l’investissement en construction explique le différentiel de croissance avec la zone euro", soulignent les statisticiens. La zone euro afficherait cette année une croissance de 1,6% après 0,9% l’an dernier. Le BTP n’est peut-être pas l’unique explication. Mais il est vrai que l’économie française apparaît à la traîne de ses voisins.
Source: leJDD.fr

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