Poutine "le paria" a habilement réussi à "se rendre incontournable"

Vladimir Poutine "a habilement réussi à se rendre incontournable" pour toute solution dans le conflit syrien et "le paria" d'hier "dicte et ordonne les équilibres du monde", estime vendredi la presse fançaise.

AFP
Poutine "le paria" a habilement réussi à "se rendre incontournable"
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Vladimir Poutine "a habilement réussi à se rendre incontournable" pour toute solution dans le conflit syrien et "le paria" d'hier "dicte et ordonne les équilibres du monde", estime vendredi la presse fançaise.

"Décidé à ce que son pays retrouve son rang de grande puissance, Vladimir Poutine a habilement réussi à se rendre incontournable pour toute solution au conflit syrien", analyse Marc Semo dans Libération. "La Russie est une partie du problème, elle pourrait être aussi une partie de la solution. L'accord sur le nucléaire iranien de l'été dernier montre que le Kremlin peut jouer la coopération de façon constructive", poursuit-il.

Dans ce conflit, "ni Washington ni Moscou n'ont intérêt à laisser prospérer le djihadisme, quelle que soit l'étiquette qu'il porte", estime Jean-Christophe Ploquin dans la Croix. Et ajoute, que "par certains aspects, l'intervention russe s'apparente d'ailleurs à celle de la France au Mali en janvier 2013. S'il n'y avait le cas Bachar Al Assad, peut-être François Hollande féliciterait-il Vladimir Poutine".

"En une semaine, le paria a repris l'initiative. La situation s'est renversée et nous sommes contraints à composer et l'écouter", résume Denis Daumin dans la Nouvelle République.

Pascal Coquis dans les Dernières Nouvelles d'Alsace abonde dans ce sens : "si Poutine était infréquentable depuis l'annexion de la Crimée. Il entend se rendre indispensable désormais. La Syrie lui en donne l'occasion. L'appétit du président russe n'a d'égal, on le sait, que sa certitude de détenir les clés du monde face à des Occidentaux en général et à des Américains en particulier, dépourvus de toute vision à long terme".

"Vladimir Poutine dicte et ordonne les équilibres du monde"

Pour Jean-Paul Piérot dans l'Humanité, "il est illusoire d'envisager la fin du conflit par les frappes aériennes".

D'après lui, "seul le peuple syrien est légitime pour chasser les envahisseurs au drapeau noir. Pour y parvenir, l'armée syrienne, les forces kurdes, l'opposition démocratique doivent pouvoir compter sur le soutien d'une large coalition internationale sur la base d'une résolution de l'ONU."

"La bataille se livrera aussi dans l'opinion, et sur ce terrain, l'ancien KGBiste Vladimir Poutine a un avantage certain", avance Alain Dusart dans l'Est Républicain.

L'intervention militaire de la Russie et des Etats-Unis au Proche Orient a "un arrière-goût de guerre froide", juge Christophe Bonnefoy (Journal de la Haute-Marne) où "les attaques verbales d'antan sont aujourd'hui remplacées par les missiles des avions de chasse".

Pour Pierre Frehel (Le Républicain lorrain), "si la main tendue par Poutine est plus que suspecte, elle n'est pas rejetée par ceux qui pensent que toute alliance est bonne dès lors qu'elle accroît les chances de se débarrasser du mal absolu". Mais s'interroge : "Y compris en sauvant Bachar Al-Assad? "En ouvrant une enquête visant le président syrien pour crimes de guerre, la France a déjà apporté sa réponse", conclut-il.

Enfin pour Yann Marec dans le Midi Libre, c'est "désormais Vladimir Poutine qui dicte et ordonne les équilibres du monde". "Obama n'est plus le chef de guerre... Que l'on aime ou pas, Vladimir Poutine sait bien que l'exécution des basses oeuvres demande, parfois, de fermer les yeux. Quitte à avoir un peu de sang sur les mains. Souvenons-nous de la Tchétchénie.

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