Digital des champs : quand le numérique aide les agriculteurs à nourrir la planète

La transformation digitale défriche de nouveaux terrains, dans les villes, mais aussi... dans les champs.

A quoi ressemblera la ferme de demain ? Elle regorgera de capteurs et d'objets connectés, son tableau de bord accessible via smartphone tiendra dans la poche du cultivateur, et sera capable de faire tourner des algorithmes prédictifs sur les données collectées pour aider à l'exploitation au jour le jour et à la prise de décision.

Etat des lieux d'une révolution à venir.

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Digital des champs : quand le numérique aide les agriculteurs à nourrir la planète
Capture d'écran de l'application iPad Precision Agriculture Service d'Accenture.

A l'heure où se tiennent les derniers jours de l'exposition universelle 2015 à Milan, qui a pour thème cette année "nourrir la planète", la question de la production des ressources agricoles est cruciale. Comment produire suffisamment pour tous, et de façon soutenable pour l'environnement ? Les réponses peuvent aussi provenir du monde digital. Imaginez : des capteurs d’humidité judicieusement répartis sur la surface de l’exploitation qui avertissent en temps réel des risques de sécheresse, une station météo pilotée à distance, une patrouille de drones et leurs caméras embarquées qui scrutent les champs et envoient des notifications à l’exploitant en cas d’anomalie de la végétation… La révolution du big data et de l'internet des objets peut apporter beaucoup aux métiers de la terre.

 

Le numérique, prochaine révolution dans l'agriculture de précision ? / Source : Accenture

 

Les applications des champs fleurissent

Tendre songe d’un rêveur futuriste ? Et pourtant : le taux d’équipement en smartphones est en progression chez les professions agricoles. Selon le Baromètre agricole Terre-net Bva de mars 2014, 45% des agriculteurs sont équipés de smartphones leur permettant de surfer sur internet, contre 39% en novembre 2012. De quoi faire émerger un marché pour les applications d’assistance à la gestion agricole, qui fleurissent sur l'App Store. Le semencier Dekalb fournit par exemple depuis 2013 des applications mobiles pour aider à calculer le taux de semis optimal du maïs.

 

En France, c'est Smag, filiale du groupe InVivo, qui est leader sur le secteur des solutions numériques pour agriculteurs. Son ambition : développer une "smart agriculture" connectée.  Une révolution ? Pas tout à fait : en 2008 déjà, à l'occasion du salon de l'agriculture, les technologies de l'information et de la communication entraient en effervescence. Des premiers prototypes à la standardisation des technologies, le chemin est long. Et le digital est aujourd'hui en plein essor.

 

Faciliter l'échange d'information entre les différents acteurs

Certaines de ces applications vont même jusqu'à se présenter comme de véritables ERP pour la ferme, avec un tableau de bord affiché sur tablette ou smartphone. Sur le marché, on trouve par exemple eFarmer (Pays-bas) depuis 2014, iCropTrak (Etats-Unis). Leur promesse ? Centraliser les données, personnaliser l'affichage selon les besoins de l'utilisateur, mais surtout recourir à des algorithmes prédictifs pour prévoir les bonnes ou mauvaises récoltes. Le cabinet de conseil Accenture a mené une expérimentation pilote en Amérique du Sud sur 2000 fermes pilotes d'une société agricole pendant plus de 6 mois, avec une application développée spécialement pour l'occasion. Les résultats sont impressionnants : "A l'issue de l'expérience pilote, le chiffre d'affaires de la société a augmenté de 56 %, et la productivité agricole de 15% en moyenne, jusqu'à 30 % pour certaines plantes", explique la société de conseil à travers un communiqué.

 

Comment les solutions mobiles peuvent connecter tous les intermédiaires mis en jeu par l'agriculture rurale / Source : Accenture

 

"Ce type de produit s'adressera en priorité aux coopératives agricoles, ou aux poids lourds de l'agro-alimentaire", explique Alessandro Puccio, du centre d'innovation client Accenture à Milan, en présentant l'application prototype. Il peut cependant bénéficier à tous, petits comme grands, en améliorant la transparence entre les différentes parties-prenantes de l'agriculture : agriculteurs, agents de vente, distributeurs... A quand sa commercialisation ?"Le marché n'est pas encore tout à fait mature", précise-t-il. L'échange du chien de berger contre un drone n'est peut-être pas pour demain ... même si ce concurrent existe déjà.

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