Curieusement les hasards de l'actualité font que se trouvent réunis en ce dimanche mes deux sujets de blog des deux jours précédents.
D'une part, j'ai vu hier, à plusieurs reprises sur diverses chaînes, la fameuse publicité Volkswagen dont je m'étonnais hier qu'elle n'ait pas été retirée des programmes à la suite des événements qui ont marqué cette firme ces derniers jours. Je n’avais pu reproduire dans mon blog cette vidéo, désormais pleine de sel J’ai assez fréquenté ces milieux du PAF pour savoir qu’à la télé on est trop occupés à la cafet’ et/ou à courser les stagiaires pour regarder ce qu’on met sur les écrans! Je résume donc le contenu et « l’esprit » de cette pub pour celles et ceux qui ne l'auraient pas vue.
La scène se situe chez un notaire, au moment de l'ouverture du testament d’une vieille dame, en présence de deux frères, héritiers de la défunte. Celle-ci a légué au premier son appartement, ses bons du trésor et son fric, tandis que le second ne reçoit en héritage que sa Volkswagen! Comme vous l'imaginez déjà, le légataire quasi universel se met à protester, à lever les bras au ciel et à s'arracher les cheveux, protestant que son frère, qui hérite de la seule Volkswagen, a toujours été le préféré et que c'est, bien entendu à ce chouchou que va la Volkswagen de la défunte, tandis qu'il ne reçoit, lui, que l’appartement, les actions et le reste de l'héritage. Merci de rire !
Bien évidemment, dans les circonstances présentes, alors que le personnel de Volkswagen, qui disait qu’il n’était au courant de rien, a commencé à avouer les conditions dans lesquelles ont été mis en place ces fameux logiciels qui ont permis de vendre avec des arguments truqués quelques millions de voitures, on aurait pu penser à arrêter la diffusion de ce clip. Mais cette publicité n'est pas comme les autres et comme on le dit dans une autre pub, désormais aussi opportunément comique : « C'est une Allemande! ».
Tout cela est sans grande importance et on peut même espérer que les commerciaux de la firme, même si ce sont des Allemands, finiront par comprendre qu'il serait sans doute préférable de retirer ces publicités, si coûteuses qu’elles aient pu être.
Les choses sont aussi de pires en pires pour affaires d’Air France ; une conversation que j'ai eue avec un pilote de cette compagnie m’a conforté dans les positions que j'avais exposées dans un précédent blog.
Le syndicat des pilotes, le fameux et redoute SNPL, avance en effet comme argument qu'augmenter de deux heures par semaine l'horaire de travail des pilotes d'Air France était une « menace pour la sécurité » des passagers. Le SNPL ne manque pas d'air et nous prend de plus en plus pour des imbéciles! Le pilote que j'évoquais confiait (« en off » bien entendu et dans une conversation privée) que, tout au contraire, le trop grand nombre de pilotes, la faiblesse de leur horaire de travail mensuel et la réduction du trafic faisaient que les pilotes d'Air France ont désormais, en quelque sorte, trop peu de temps de vol, donc de travail, et que leur temps de pilotage devient inférieur à ce qu'il devrait être selon les normes de sécurité ; ces normes exigent en effet de leur part un temps minimum de vol pour maintenir la familiarité qu’ils doivent avoir avec les pratiques de leur métier. La mauvaise foi de ce syndicat est bien connue et je n'y insiste pas davantage, car ce n’en est qu’une illustration de plus!
Cela dit, exigences publicitaires ou pure et simple omerta à la française, on nous ment ou, plus précisément, on ne nous cache la vérité, ce qui ressemble furieusement au mensonge, en France comme ailleurs.
Personne ne rappelle (on se garde même de le faire !) le cas tout à fait analogue de British Airways qui, moyennant une réforme drastique des conditions d'emploi de son personnel comme celle que refuse le SNPL, a redressé la barre il y a quelques années et est actuellement en pleine santé.
Il est clair, aux yeux de tous, que les pilotes d’Air France devraient travailler au moins deux heures de plus par semaine sans aucune augmentation de salaire, un peu comme dans toutes les autres compagnies en somme. C'est incontestablement une atteinte à leurs avantages acquis qui sont plus considérables à Air France qu’ailleurs, fondés qu’ils sont, de façon grotesquement et absurdement conservatrice, comme toujours chez nous, sur les figures mythiques de l’Aéropostale, de Mermoz et de Saint Exupéry! Le SNPL est d’ailleurs et pour la première fois totalement isolé dans l'ensemble du personnel d'Air France (personnel au sol et personnel navigant commercial, les fameux PNC qu’on envoie « aux portes » !).
Rappel des FAITS : 565 heures par an est la durée moyenne de vol d'un pilote d'Air France sur moyen-courrier. Chez les concurrents, un pilote vole davantage (entre 700 et 900 heures par an.
Dans le détail des rémunérations, les choses sont moins simples car, selon les cas, les écarts sont énormes ! Un commandant de bord d’Air France gagne de 110 000 à 120 000 euros bruts par an. Entre les différentes filiales du groupe Air France et selon les qualifications, les écarts de rémunérations peuvent être aussi très considérables. Un commandant de bord en fin de carrière, sur A380 par exemple, perçoit environ 200 000 euros bruts par an. Le Point avait naguère précisé : « La moyenne des rémunérations mensuelles des copilotes, selon le bilan social d'Air France, dépasse 11 000 euros, celle des commandants de bord 17 000 et même 20 000 pour ceux qui sont aussi instructeurs. Un CDB sur Airbus 380 peut toucher jusqu'à 27 000 euros par mois, c'est la rémunération la plus élevée ! Les pilotes bénéficient en prime d'un abattement fiscal [alors que tous leurs frais sont pris en charge !]".
Serait-ce scandaleux privilège fiscal (que rien ne justifie) qui scelle, en France, l’omerta des pilotes et des journalistes ?