“Le Maroc va avoir droit à son premier festival de la bière. L’annonce par Brasseries du Maroc dans la presse n’est pas passée inaperçue”, relatait TelQuel le 3 octobre. C’est par le biais d’une campagne publicitaire que la société Brasseries du Maroc a annoncé, vendredi 2 octobre, le lancement du Festival de la bière au Maroc du 8 octobre au 8 novembre. “Une étonnante première !” soulignait l’hebdomadaire marocain.

Et de préciser : “Le community manager de la page Facebook qui se chargera de communiquer sur l’événement nous précise que le festival aura lieu dans différents bars et pubs de Casablanca, du jeudi au dimanche de chaque semaine.” Le but étant de relancer le marché de la bière, en recul ces deux dernières années.

Mais, le 5 octobre, la wilaya de Casablanca annonce l’interdiction du festival en publiant un communiqué officiel stipulant : “A la suite de la publication par certains médias d’annonces portant sur le projet de l’organisation, à Casablanca, d’un festival de la bière, les services de la Wilaya du Grand Casablanca ont pris contact avec la société concernée pour l’arrêt immédiat de cette campagne publicitaire et le retrait de tous les spots et affiches publicitaires y afférents, et ce pour non-respect des règles et des procédures juridiques en vigueur dans ce domaine”, rapporte TelQuel.

La mère de tous les vices

La veille, l’hebdomadaire marocain signalait que “le Mouvement unicité et réforme (MUR), association de prédication proche du Parti de la justice et du développement [PJD, parti islamiste du Premier ministre Benkirane], s’est fendu dimanche 4 octobre d’un communiqué dans lequel il appelle à l’annulation du Festival de la bière que compte organiser la société Brasseries du Maroc.”

Le MUR, qualifiant l’événement de “festival de la mère de tous les vices” et considérant que c’est “un pas osé dans le sens de la confrontation manifeste avec les valeurs, l’identité et la loi” des Marocains, a aussi appelé les “oulémas, prédicateurs, hommes de médias, membres de la société civile” à faire en sorte que “l’événement ne se déroule pas”.