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En proportion, il y a moins d'étrangers en France qu'en 1982

DECRYPTAGE - L'examen du projet de loi sur les droits des étrangers par le Sénat mardi est l'occasion de faire le point sur les chiffres de l'immigration en France. Alors que le nombre de ressortissants de pays tiers accueillis par la France a légèrement augmenté en 2014, ceux ayant acquis la nationalité française cette même année sont moins nombreux qu'en 2010.

, Mis à jour le
Des migrants à Calais.
Des migrants à Calais. © Reuters
Augmentation de 2% du nombre de ressortissants de pays tiers accueillis par la France

La France accueille de plus en plus de ressortissants de pays tiers sur son territoire (210.000 en 2014), un chiffre en hausse de 2% par rapport à 2013. Mais les demandes d'asile, elles, ont reculé de 2,2% selon l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides).

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Il y a une différence entre immigrés et étrangers

Pour bien comprendre la situation de l'immigration en France , il convient de préciser quelques notions. Les immigrés et les étrangers doivent être distingués. Les premiers sont les personnes nées étrangères à l'étranger et résidant en France selon l'INSEE. La qualité d'immigré est permanente, un individu continue à appartenir à la population immigrée même s'il acquiert la nationalité française. C'est le pays de naissance, et non la nationalité à la naissance, qui définit l'origine géographique d'un immigré. Les personnes nées françaises à l'étranger et vivant en France ne sont donc pas comptabilisées. Les étrangers sont des individus qui résident en France mais n'ont pas la nationalité française. Un étranger peut être né en France (de parents étrangers), un immigré peut avoir acquis la nationalité française. Ainsi les deux catégories ne s'additionnent pas, même si elles se chevauchent largement.

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En proportion, il y a moins d'étrangers en France qu'en 1982

La France comptait 5,6 millions d'immigrés et 3,9 millions d'étrangers en 2012 selon l'Insee, soit respectivement 8,8% et 6,1% de la population totale. Sur 30 ans la part des étrangers en France n'a que légèrement évolué, puisque les pourcentages étaient de 7,4% et 6,8% en 1982.

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Origine des ressortissants: l'Algérie et le Maroc en tête

L'Algérie (25.000) et le Maroc (21.000) sont les deux pays les plus représentés parmi les pas de provenance des personnes étrangères arrivant légalement en France. Ils sont suivis par la Tunisie (13.000), la Chine (8.000) et la Turquie (6.000) selon les chiffres de l'OCDE pour 2013.

Lire aussi : qui sont les migrants et où vont-ils?

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Diminution d'environ 26% de nationalités françaises accordées par rapport à 2010

Il y a eu moins de personnes qui ont acquis la nationalité française en 2014 (105.000) qu'en 2010 (143.000). Cela représente une baisse de plus d'un quart (26%) par apport à 2010! Si ces chiffres marquent une hausse par rapport à 2013 (+8,6%), ils ne sont pas revenus aux niveaux d'avant 2012, année où les acquisitions avaient plongé. Selon le ministère de l'Intérieur, en 2014 les nationalités ont été acquises par naturalisation (55.000), par mariage (20.000) et par "déclaration anticipée" (cela concerne des mineurs nés en France de parents étrangers).

Augmentation de 7,7% du nombre d'expulsions sur un an

Selon le ministère, un peu plus de 15.000 personnes ont été éloignés de force en 2014, selon le ministère. Cela représente une hausse de 7,7% sur un an. Ce chiffre des expulsions prend en compte plusieurs catégories : les "réadmissions" vers un autre pays obligé par traité de le reprendre (5.300 personnes) ; les renvois de ressortissants de l'Union européenne (3.300, essentiellement des Roumains) ; et enfin les expulsions hors UE qui se sont élevées à 6.500 en 2014, en hausse de 40%. A cela s'ajoutent les éloignements aidés (1.500) et les départs volontaires (6.117). Au total 27.600 personnes ont quitté le territoire l'an dernier, en hausse de 1,9%.

Mais l'opposition, se fondant sur un pré-rapport interne de la Cour des comptes chiffrant à 1% le nombre de déboutés de l'asile effectivement expulsés, dénonce le laxisme en la matière. "Le bon chiffre est autour de 20%" qui quittent effectivement le territoire, avait affirmé en juillet Bernard Cazeneuve, après la diffusion dans la presse de ce document dont la Cour avait déploré la publication "prématurée" et propice à une lecture "partielle et partiale".

La France reçoit moins de demandes d'asile que ses voisins

Selon l'Ofpra, les demandes d'asile ont reculé de 2,2% sur un an en France, en 2014. La France a ainsi reçu 65.000 demandes, et a accordé l'asile à 14.500 personnes en 2014. Les demandeurs d'asile sont une catégorie à part et doivent être distingués de l'immigration légale. Ce sont les personnes qui demandent à obtenir leur admission sur le territoire d’un Etat en qualité de réfugié et qui attendent que les autorités compétentes statuent sur leur requête (selon le ministère de l'Intérieur).

Qui sont les demandeurs d'asile?

Même si une petite hausse est attendue pour cette année, la France est à contre-courant de ses voisins, notamment de l'Allemagne où les demandes pourraient atteindre un million en 2015, du fait de la crise des réfugiés.

Source: leJDD.fr

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