
Volkswagen (VW) vient d’être déboulonné de son piédestal. Le fleuron de l’industrie allemande a triché à grande échelle sur la performance environnementale de ses moteurs diesel en les équipant d’un « logiciel trompeur » capable de modifier les résultats d’émissions polluantes en cas de test. L’histoire officielle retient qu’il s’agirait d’un faux pas dévastateur mais inédit. Mais, lorsqu’on se penche sur l’histoire du groupe, la route empruntée est moins rectiligne que ce que l’on pourrait croire.
Les choses n’avaient effectivement pas débuté sur de très bonnes bases. Tout le monde sait que la voiture qui lancera VW, la Coccinelle, a été au départ un projet du mouvement Kraft durch Freude (KDF, « la force par la joie »), du nom d’une branche du Front du travail nazi. L’idée, qui remonte à 1934, est d’imaginer une voiture vendue moins de 1 000 reich marks – cinq mois de salaire ouvrier –, la KDF Wagen, capable d’accélérer l’adhésion au national-socialisme. Ce que l’on sait moins, c’est que l’ingénieur à qui fut confié ce projet de « voiture du peuple », Ferdinand Porsche, s’est largement inspiré, pour ne pas dire plus, d’un modèle lancé quelques années auparavant. Son concepteur ? Hans Ledwinka, un ingénieur tchèque, qui travaillait pour le constructeur Tatra.
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