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Police-Justice

En 2014, moins d'1% des détenus en permission se sont évadés

Les permissions de sortie sont accordées par des juges d'application des peines (photo d'illustration).

Les permissions de sortie sont accordées par des juges d'application des peines (photo d'illustration). - AFP

Les permissions de sortie sont au coeur d'une polémique après plusieurs évasions de détenus, dont une qui s'est terminée lundi dernier par une fusillade avec des policiers.

"Nous devrons sans doute revoir la législation." Mercredi, le Premier ministre Manuel Valls a confirmé que la Chancellerie va réfléchir dans les prochains mois à durcir les textes du Code de procédure pénale encadrant les permissions de sortie, accordées par des juges d'application des peines.

C'est la fusillade lundi dernier entre des policiers et un détenu, en cavale depuis mai dernier, qui a mis le feu aux poudres. L'homme, condamné pour des faits de violence, n'avait pas réintégré sa cellule après une permission accordée pour régler la succession de son père, décédé peu de temps avant. Lundi, il a été pris en chasse par une brigade après des soupçons de braquage de de bijouterie, et a ouvert le feu sur eux, avant d'être abattu.

228 évasions pour 48.481 permissions

Comme lui, l'an dernier, 228 détenus n'ont pas réintégré leur cellule 48 heures après la fin de leur permission de sortie, selon des données fournies par le ministère de la Justice à BFMTV.com. Un chiffre conséquent, à mettre toutefois en relation avec le nombre de permissions accordées l'an dernier: 48.481.En pourcentage, le nombre d'évasions lors de permissions représente ainsi 0,47% en 2014

Le graphique ci-dessous montre ces statistiques de 2012 à 2014.

"Il faut sanctionner les détenus qui dérapent"

Les syndicats de surveillants pénitentiaires estiment toutefois qu'il y a une dérive dans le système: "Il faudrait mieux encadrer les permissions et sanctionner les détenus qui dérapent: de plus en plus, ils arrivent en retard, sachant qu'ils ne sont déclarés évadés qu'au bout de 48 heures", dénonce Jean-François Forget, secrétaire général de l'Ufap-Unsa.

Selon le Code de procédure pénale, un détenu condamné à une peine inférieure ou égale à cinq ans peut bénéficier d'une permission de sortie pour certains motifs, liés à la réinsertion professionnelle (entretien d'embauche ou examen) ou à la situation familiale (enterrement, maladie grave).

En cas de condamnation à une peine supérieure à cinq ans, il doit avoir effectué un tiers de sa peine s'il est en centre de détention (peines longues) et la moitié de sa peine s'il est en maison d'arrêt (moins de 2 ans).

Alexandra Gonzalez